Maguy Marin
Cap au pire
Cap au Pire est la traduction d’un texte de Samuel Beckett écrit en 1982 et publié en anglais sous le titre de Worstward Ho, et qui commence par le mot «Encore»: «Encore. Dire encore… Tant mal que pis encore…». Essayer jusqu’au bord de l’épuisement. À la manière d’une plainte lancinante, d’un ressassement, les mots de Beckett peinent à dire ce qu’ils cherchent. Butent. Empirent. Se font et se défont en vagues successives… À mille lieues des récits qui s’appuient sur une histoire, des personnages et des situations, ceux de l’auteur irlandais proviennent d’une autre région: littérature à l’état d’épuisement, mise en mots de l’exténuation, mise en crise des personnages… pensée du désespoir? Cap au Pire est un vaste monologue, un texte à une voix nue qui chemine dans l’obscurité, entre balbutiements et halètements, au rythme d’un chant très pur.
Maguy Marin dialogue avec Beckett depuis longtemps déjà . Dans May B, elle mettait en scène les étranges corps disloqués imaginés par l’écrivain. Ses êtres contraints à l’immobilité, si éloignés de la vitalité des danseurs. Dans Cap au Pire, elle se fie au rythme des mots et aux indications de gestes que le texte semble intégrer. Ce solo est une expérience (aux limites de la danse-théâtre) où le verbe se fait chair. Dans la pénombre, à la lisière de l’apparition et de la disparition, Françoise Leick donne ici corps aux images intermittentes d’une pensée en pleine activité.
Chorégraphie: Maguy Marin
Costumes: Montserrat Casanova
Régie technique: Alexandre Béneteaud
Voix off: David Mambouch
Avec Françoise Leick
Production extrapole
Coproduction Centre National de la Danse (Paris); CCN de Rillieux-la-Pape (Lyon); Association K (Paris) Reprise en 2012 pour Le CENTQUATRE – Paris et le Festival d’Automne à Paris/Spectacle créé le 8 novembre 2006 au Centre National de la Danse (Pantin)
Avec le Festival d’Automne à Paris et le Théâtre du Rond-Point
Informations
Les 13 et 15 novembre 2012 Ã 21h
critique
Cap au pire