Mike Bouchet
Canburger
Dans un style dit «Internationaliste», Bouchet a réalisé des sculptures et des grandes peintures qui soulèvent quelques interrogations profondes sur la production et la consommation de nourriture dans le monde actuel, du fast-food aux rations militaires en boîte, en passant par les mouvements survivalistes américains*.
Alors que les grandes peintures hyperréalistes de hamburger poussent le fétichisme alimentaire jusqu’à ses limites les plus grotesques, la sculpture de hamburger en bronze (ainsi que les boîtes de hamburger scintillantes) pousse la tendance actuelle de ce qui pourrait s’appeler «la matérialité spectacle» à la limite de la gène.
Comme dans d’autres de ses oeuvres, Bouchet reproduit les stratégies propres au marketing : dans le plus vieux marché de Paris – les Enfants Rouges -, des échantillons de «Canburger» ont été proposés en dégustation gratuite au cours du mois de décembre. Dans la lignée de projets précédents comme «Carpe Denim» et d’une manière encore plus extrême, «Canburger» confronte alors le spectateur à l’insolente matérialité des oeuvres, par une appropriation humoristique, et pourtant bien lucide, des tactiques de la société du spectacle, conduite par les médias et la publicité.
*Tendance selon laquelle l’homme doit se préparer à survivre dans un monde en passe de lui devenir hostile : les survivalistes s’y préparent en stockant eau et nourriture dans les abris anti-atomiques qu’ils se font parfois construire.
Article sur l’exposition
Nous vous incitons à lire l’article rédigé par Léa Bismuth sur cette exposition en cliquant sur le lien ci-dessous.
critique
Canburger