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Camera : Chang Yung Ho, Wang Jian Wei, Yang Fudong

Laboratoire d’expérimentations autour de l’urbanisme et de l’architecture. Une réflexion menée par un architecte et deux vidéastes chinois à l’heure des profondes mutations et transformations subies par leur pays. Un travail sur l’espace, public et privé, plus particulièrement dans la ville.

— Auteurs : Laurence Bossé, Hou Hanru, Hans Ulrich Obrist, Laurent Gutierrez, Valérie Portefaix, Michel Nuridsany, Charles Merewether
— Éditeurs : Arc — Musée d’art moderne de la Ville de Paris, Paris / Paris-Musées, Paris
— Année : 2003
— Format : 24 x 24 cm
— Illustrations : nombreuses, en couleurs et en noir et blanc
— Pages : 66
— Langues : français, anglais
— ISBN : 2-87900-758-5
— Prix : 15 €

Préface
par Laurence Bossé

Cette exposition présente les travaux de deux vidéastes, Wang Jian Wei et Yang Fudong, et de l’architecte Chang Yung Ho, sous la forme d’une collaboration transdisciplinaire. Ce principe s’est imposé ici car il reflète parfaitement l’attitude de certains parmi les plus actifs de la production artistique en Chine. Venant de différents domaines comme les arts visuels, l’architecture, le cinéma, le théâtre ou la littérature, ceux-ci tentent d’approfondir une réflexion critique à propos de l’étonnante « révolution » économique, sociale et culturelle du pays qui se traduit, en particulier, par la croissance et la transformation radicale des villes.
Chang Yung Ho, au-delà d’une pratique et d’une réflexion architecturales, — affirmant une position critique d’ordre historique, sociologique et écologique — s’engage ici dans un processus plus poétique à travers sa collaboration avec les artistes. Pour ce projet, il a conçu en étroite relation avec eux une mise en espace sous le signe du regard en élaborant quatre espaces, « Camera » faisant référence aux appareils photographiques Leica, Nikon, Polaroid et Seagull, célèbres marques originaires de différents pays. Les quatre structures sont réalisées respectivement en métal, bois, plastique et papier, matériaux types de différentes périodes de l’histoire de la construction.

Wang Jian Wei, vivant à Pékin, après avoir pratiqué la peinture, a choisi depuis 1995 la technique vidéo en adéquation avec une démarche plus expérimentale à caractère sociologique. Face à une normalisation insufflée par une forme de «socialisme capitaliste», l’artiste s’interroge sur le quotidien de tout un chacun, entre espace public et espace privé : leurs perceptions de l’environnement, leurs procédures de communication et d’affirmation d’une identité. À Shanghai, Yang Fudong a choisi de faire appel à la photographie, la vidéo et le cinéma. Bénéficiant d’une connaissance approfondie du cinéma chinois, en particulier des œuvres des années 20 et 30, il conçoit des fictions qui mettent en évidence les difficultés relationnelles et existentielles de la société prise dans le tourbillon des métamorphoses actuelles de la Chine, sur un mode humoristique, teinté de dérision. Il souligne la solitude à laquelle les individus se trouvent confrontés. Certains, animés d’une fantastique énergie pour accompagner ce mouvement ne rencontrent que frustration, d’autres préfèrent s’enfermer dans une vie rêvée. L’architecture de cette exposition s’éloigne de la « black box » et de la frontalité couramment utilisées et renouvelle le système de présentation des œuvres vidéo. À travers une expérimentation sensorielle, d’une installation à l’autre, le visiteur est amené à s’interroger sur la réalité des images et à reconsidérer l’interdépendance étroite entre ville et identité.

(Texte publié avec l’aimable autorisation des éditions Paris-Musées)

Les artistes
Chang Yung Ho, architecte, vit et travaille à Pékin et Boston. Il est professeur et chef de département, Graduate Center of Architecture, à l‘université de Pékin.
Wang Jian Wei, né en 1958, vit et travaille à Pékin.
Yang Fudong

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