Communiqué de presse
Hakeem B, Flavio Cury, Takako Yabuki, Magali Desbazeille
Cage
Les Négociations d’Hakeem B se déroulent dans un climat angoissant. Les accélérations incessantes du montage, la juxtaposition des sons et les mines inquiétantes des négociateurs rendent ce huis clos nerveusement usant. Vous êtes comme en cage, celle qui parfois naît de situations inextricables ou du moins celle dont vous ne pouvez sortir que si vous trouvez la solution donc la clef.
Si la cage est d’ordinaire un espace clos par des barreaux, la Cage de Flavio Cury enferme un rapace dans une cage ou prison virtuelle constituée uniquement de sons recréant une atmosphère proche de la paranoïa. C’est le son qui seul définit l’espace et ses limites.
Le travail de Takako Yabuki projeté sur deux écrans est d’abord interactif ; le premier écran réagit à votre présence et déclenche le second ; l’artiste ainsi vous interpelle et vous prend à témoin. L’œuvre nous dépeint une atmosphère méprisante, oppressante et contraignante empruntée à un épisode particulier de l’histoire du Japon au XVIe siècle lié à la déchristianisation : «la méthode du fumier». Cette dernière consistait à faire marcher un individu sur une image pieuse, pratique sensée faire révéler sa foi chrétienne, les réfractaires étaient torturés à mort. Fumier est une œuvre sur la résistance et la protection de l’âme contre la volonté du pouvoir qui ne cherchait alors qu’à asservir, à enfermer dans ses propres idéaux.
Magali Desbazeille
Une étagère blanche sur laquelle sont projetées des images de livres de toutes sortes, une voix off manipule hors champ désespérément les images vidéo, à la recherche des bons livres. Après une succession de bibliothèques inadaptées, la bibliothèque adéquate se cale enfin, un sur un, sur l’espace de projection procurant réconciliation entre le cerveau gauche et le cerveau droit. Nous avons tous connu cette sensation de perte de mémoire sur un sujet précis, perte très agaçante et frustrante, on devient comme prisonnier de cette absence de mémoire et libéré quand elle nous revient, à moins que ce ne soit l’inverse.