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Cachez ce sexe que je ne saurais voir

Évocation, par cinq femmes, de la place du sexe féminin dans l’art. Sans être féministe, chaque texte met en perspective un aspect de ce thème peu exploré : symbolique du corps, histoire iconographique, influence des religions, peur obsessionnelle du féminin, visibilité et égalité sociales. Un sujet étonnant servi par des interventions éclairantes.

— Éditeur : Dis Voir, Paris
— Année : 2003
— Format : 21,50 x 16,50 cm
— Illustrations : nombreuses, en noir et blanc
— Pages : 127
— Langue : français
— ISBN : 2-914563-15-9
— Prix : 23,50 €

Présentation

Depuis que les artistes femmes se sont donné le droit d’exprimer leurs fantasmes sexuels, elles réservent des surprises à ceux qui les exprimaient à leur place autrefois.

Dam une langue crue, chargée d’images d’une impudeur totale, ces femmes parlent du sexe comme Courbet peignait L’Origine du monde. Un hymne au sexe de la femme, qui sanctifie le désir féminin, si souvent gommé, anesthésié, oublié.

Car, au travers de l’image misogyne habituelle ce refus radical du plaisir de la femme, et donc de son désir, s’est exprimé en Occident par des moyens sournois où tout fut mis en œuvre pour signifier le redoutable instinct animal de la femme, sa nature dangereuse, poussant les individus à se prémunir contre elle. Assimilée à un monstre de désir, comme Lilith figure récurrente du féminin occultée et dévoyée, démonisée par l’ordre patriarcal et affublée d’ailes membraneuses de chauve-souris qui volaient dans les airs à la recherche de jeunes hommes pour en sucer le sang et y puiser leur vigueur ou bien considérer comme pourvoyeuse de l’enfer, l’appât dont le diable se sert pour y attirer l’homme, son sexe est assimilé à une bouche d’enfer grouillant de diables ricaneurs.

Pour ces artistes, l’obscénité est devenue le territoire à défricher pour essayer de comprendre l’origine de la peur de son propre corps et s’affranchir du poids du regard patriarcal empreint de relent post-religieux et obscurantistes où la pornographie, comme le voile ont été la réponse à la même peur, celle du sexe de la femme.

En s’accordant ainsi le droit de produire leur propre représentations du monde et d’elles-mêmes, maintenues dans l’invisibilité, l’enjeu de la sexualité rejoint celui de l’art où cet inmontrable du corps est aussi celui des contraintes sociales, un enjeu de pouvoir. Cette réappropriation de l’histoire du féminin y compris dans l’histoire de l’art est pour l’artiste d’aujourd’hui éminemment politique, car le sexuel est aussi dans le champ du contrôle des individus.

Les auteurs
Elvan Zabunyan est historienne de l’art contemporain, maître de conférence à l’université Rennes II, critique d’art et commissaire d’expositions. Elle travaille depuis plusieurs années sur les problématiques théoriques féministes.
Chrystel Besse est artiste plasticienne, docteur en esthétique, sciences et technologie des arts. Elle conduit une réflexion autour de l’obscène, repensé dans le champ des pratiques artistiques.
Arlette Fontan, licenciée en lettres, docteur en philosophie, enseigne à l’Institut de Science et de Théologie des religions à Toulouse.
Françoise Gaillard, philosophe, spécialiste de l’histoire des idées, enseigne à l’université de Paris VII — Denis Diderot et à New York University.
Marie-Joseph Bertini, philosophe, essayiste et maître de conférence en sciences de l’information et de la communication à l’université de Nice — Sophia Antipolis. Chercheuse au Médiatec (Centre de recherches sur les médiations culturelles et les technologies de l’information), ses travaux portent plus particulièrement sur les enjeux de la construction sociale et culturelle des genres, ainsi que sur les nouvelles formes de sociabilité liées aux usages des nouvelles technologies de la communication, en particulier d’internet et des réseaux informatiques.

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