Le chorégraphe Mickaël Le Mer a coutume de jouer avec les codes de l’univers du hip-hop dont il est issu, pour créer des danses urbaines et poétiques. Après Rouge ou Rock it Daddy, il rassemble neuf danseurs venus des quatre coins du monde pour le spectacle Butterfly.
Butterfly : des danseurs de hip-hop qui papillonnent
Six danseurs et trois danseuses se transforment en papillons sur scène. Leurs corps semblent d’abord vouloir s’extraire de leurs vêtements, sur lesquels ils tirent et tirent, comme pour sortir d’un cocon. Une fois libérés, ils explorent les capacités de mouvement de leurs nouveaux corps, déploient maladroitement leurs membres, dont ils découvrent l’envergure dans de grands mouvements de bras. Enfin, les voilà qui s’envolent et virevoltent tels des papillons, avec grâce et élégance, dans une danse légère et aérienne. La chorégraphie intègre des éléments du hip-hop tels que le mouvement appelé « coupole » – lorsque le danseur se tient sur les mains, la tête près du sol et les pieds en l’air –, et s’en sert pour inventer une poésie de l’éphémère.
Butterfly : symbole de métamorphose
Le papillon se fait métaphore de la transformation dans le spectacle Butterfly. La danse dépeint les étapes requises pour arriver à l’accomplissement de ses potentialités d’existence. Cela concerne à la fois l’évolution de chaque être humain, mais également le parcours suivi par tout artiste dans son processus de création. Le spectacle tient en effet un propos quasi méta-chorégraphique : comme un papillon doit être larve, chenille et cocon avant de s’envoler, l’idée artistique doit trouver les outils, le temps et la détermination nécessaires pour prendre forme et enfin émerger aux yeux d’autrui. Le chemin peut être douloureux et disgracieux, mais le résultat final en vaudra la peine. Mickaël Le Mer formule ainsi un message de joie et d’espérance, en concordance avec le nom de sa compagnie : S’poart.