Le peintre Bus part à vingt quatre ans faire son apprentissage à Los Angeles. La découverte de la grande peinture abstraite américaine oriente les axes de son travail plastique, portant essentiellement sur la recherche d’une expression combinant mouvement et couleur. La toile est traitée dans sa planéité, traversée en surface par des bandes colorées se croisant en trames qui animent la surface de leurs contrastes puissants, en un rythme frénétique.
Sur d’autres compositions, le rythme est plus calme, qui privilégie la recherche d’une stabilité plastique par de larges pans monochromes et un croisement de verticales et d’horizontales en renforçant l’assise. Bus travaille également parfois directement dans le frais de la peinture qu’il fait bouillonner par des coups de pinceaux énergiques le travaillant de mouvements circulaires.
Parfois, les toiles sont moins denses dans leurs factures et le travail consiste en une recherche ténue d’équilibre, dans une grande économie de moyens. Il s’agit plutôt de trouver une respiration entre les fines lignes colorées où l’on perçoit le tremblement de la main, de travailler avec le blanc de la toile à mettre en place une harmonie, comme on le ferait pour une composition musicale. L’approche devient alors plus graphique, plus conceptuelle.
Il s’agit cependant toujours, par cette pratique de la peinture à la fois physique et contemplative, de trouver une émotion, qu’elle prenne la forme d’une décharge psychédélique privilégiant la spontanéité du geste et les effets de coulure ou de la recherche patiente d’un équilibre plastique.