L’installation se compose de cinq modules, cinq tables entourées chacune de quatre chaises, permettant ainsi à une vingtaine de personnes de s’asseoir pour déjeuner. L’intervention artistique se faufile entre construction de décor et installation.
Des éléments récupérés, restaurés et assemblés comme des corniches en bois, des dalles de marbre, des grilles de balcon en fer forgé, des lustres, viennent construire l’espace et créent une ornementation un peu étrange et décalée, comme le fait aussi le titre de l’installation : Bureau.
Il y a donc du détournement, du jeu de permutation, du mélange entre fonctionnalité et visées artistiques. Ce qui vient confirmer aussi la nature du geste artistique en jeu, c’est le revêtement en cuir qui recouvre les chaises, sorte de peau, dont les bords pendent et qui contribuent à créer l’ambiance trouble du lieu.
L’ensemble produit une atmosphère étrange, voire nostalgique. «Bureau», déclare l’artiste, c’est une vision rapide, un éclair. Du déjà vu. C’est un souvenir d’une situation personnelle passée […]. Bureau, c’est un intérieur mental ».
À l’instar des autres expositions actuellement visibles à la Maison Rouge, Bureau contribue à éroder la limite entre art et architecture, entre décor et installation, entre création et intervention artistique, entre objet fonctionnel et objet d’art, entre objet d’art et objet de l’art. Si cette limite pour autant ne s’efface pas, elle tend à être, ici, interrogée.
Favio Favelli
— Bureau, 2007. 10,5 x 6,5 m. Techniques mixtes.
— Bureau>, 2007. 10,5 x 6,5 m. Techniques mixtes.
— Piccolo mobile-bar. Bois, marbre, bouteille, tasse en verre. 64 x 58 x46 cm.
— Villa. Fer battu, verre, 350 X 610 X 350 cm.