Pierre Laniau
Bris et chuchotements
«Voilà des années que cet artiste arpente les rues et se laisse surprendre par leur poésie involontaire, photographiant nos rebuts et abandons, prenant délibérément le parti des choses, qui deviennent sous ses yeux petits poèmes en prose», écrit la journaliste Emmanuelle Lequeux (Quotidien de l’art, 18 novembre 2013).
Pierre Laniau entretient un dialogue complice, presque affectueux avec ces objets délaissés sur les trottoirs, ces petits riens, trésors d’imaginaire vite escamotés par les autorités urbaines. Ces objets ne parlent qu’à ceux qui veulent bien les voir. Ils se méritent et, une fois en confiance, nous chuchotent mille histoires à l’oreille.
Malgré l’humour sous-jacent, il y a de la gravité, une beauté existentielle, métaphysique et morale dans ces photographies. Plus proche d’une quête philosophique et humaniste que d’un inventaire à la Prévert, cette collecte nous force à une saine humilité. Elle décille notre regard, décrasse notre imaginaire, offrant mille récits dont il suffit de tirer le fil.