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Braun braun braun

06 Juin - 27 Sep 2009
Vernissage le 05 Juin 2009

Quand la culture urbaine rencontra la philosophie de l’artiste Joseph Beuys, le champ de l’art s’ouvrit à un nouveau territoire où régna pendant huit ans Bad Beuys Entertainment. Le Ceaac présente une rétrospective de cet bande qui su montrer que la culture hip-hop avait quelque chose à apporter à l’art.

Communiqué de presse
Bad Beuyls Entertainment
Bad Beuys Entertainment 1999-2007
Braun braun braun

Fondé en 1998 à Cergy-Pontoise dans la région parisienne, Bad Beuys Entertainment est une pratique collaborative qui produit des objets et des occurrences propres à une vie en zone urbaine ou périurbaine et à ce qu’on nommera ici une culture périphérique.

Vivre dans ces infrastructures construites fabrique des repères, une géographie, des rapports et des symboles particuliers : une culture habituellement reconnue par un large spectre d’activités hétéroclites. BBE travaille sur fond de tags, rap, mise à sac, politiques de la ville, injures, voitures brûlées, milieu sub-urbain, économie parallèle, aménagement du territoire, légendes urbaines, grands ensembles architecturaux, culture populaire, omniprésence de la télévision, répression policière, urbanisme, hip-hop, graffiti.

Bad Beuys Entertainment (étymologie):

Dans l’expression « Bad Beuys Entertainment » le terme « Boys » de « Bad Boys Entertainment » (le nom d’un des principaux labels de hip hop américain, celui du producteur à succès Sean « puffy » Combs) est remplacé par le terme « Beuys », patronyme de l’artiste allemand du 20ème siècle : Joseph Beuys, avec en arrière plan l’idée de « sculpture sociale ».

Derrière ce jeu de mot se profile le programme artistique du groupe, son point de départ, ses enjeux et son cadre de travail : sa ligne de mire se situe dans la sphère des productions culturelles de masse.
Ici, s’organise la rencontre de la carpe et du lapin de deux attitudes/modes de production de biens culturels à priori antagonistes : d’une part une major company de l’industrie du spectacle dont la vocation est la diffusion commerciale à l’échelle mondiale et massive d’une musique issue des ghettos noirs des mégalopoles américaines, très typée historiquement et géographiquement. Et d’autre part l’oeuvre d’un plasticien appartenant à une tradition humaniste de l’art misant sur une réforme de la société qui commencerait par la production culturelle.

Bad Beuys Entertainment emprunte son fonctionnement à celui de la bande de jeunes : la hiérarchie au sein du groupe n’est pas clairement définie, le nombre de ses membres est fluctuant et leur implication est inégale, les décisions s’y prennent à la volée, au consensus relatif.

L’exposition Baun Braun Braun présente pour la première fois réunies les œuvres du collectif Bad Beuys Entertainment, depuis sa création en 1999 jusqu’à sa dissolution en 2007.

Le groupe définit d’emblée son terrain d’investigation : les enjeux esthétiques et politiques liés au contexte social périurbain qui a vu émerger la culture hip hop et une redéfinition de l’art dans l’espace social comme outil de transformation possible.
Bad Beuys Entertainment détourne les éléments qui constituent son quotidien, il joue avec les clichés pour mieux les déconstruire et en proposer d’autres usages. Ses méthodes visent une prise de conscience par la distanciation ironique, la critique en actes, et diverses stratégies d’infiltration et de rassemblement.

Fondé par Mourad Ben Sassi, Olivier Cazin, Matthieu Clainchard, Pascal François et Hugues Maréchal, l’approche de Bad Beuys Entertainment rejoint celle de l’amateur qui n’attend pas la légitimation d’un savoir, mais construit à plusieurs en traduisant ce qu’il perçoit de manière singulière.

C’est dans cette dynamique que les membres du collectif produisent des œuvres volontairement ouvertes à l’interprétation et à la rencontre. Réunissant la quasi-totalité des œuvres produites par les Bad Beuys Entertainment, l’exposition interroge l’idée de collectif à travers ses propres représentations et sa dynamique impliquant de nombreux collaborateurs, voisins et amis. Elle aborde la question de l’être ensemble, du partage d’expérience, et de la possibilité d’une production commune.

Pour l’exposition et dans le cadre d’un échange avec le centre d’art Alte Fabrik à Rapperswil, Bad Beuys Entertainment a été invité à écrire un texte pour le projet Identitätshüllen, réfléchissant sur la pratique d’autres collectifs d’artistes. Adoptant la forme d’une conversation à voix multiples, Bad Beuys Entertainment mêle allègrement les références personnelles, musicales, politiques et philosophiques rejetant ainsi toute figure d’autorité. En retour, Claire Fontaine est invitée à écrire sur l’exposition Braun Braun Baun.

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