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Brassaï, pour l’amour de Paris

Brassaï voyait dans la ville de Paris, une source d’inspiration intarissable. Elle est devenue peu à peu le fil rouge de son œuvre. A travers son objectif, le photographe immortalise les mille et un visages d’un Paris en mouvement, à la fois intime et bruyant, caché et spectaculaire.

Information

Présentation
Agnès de Gouvion Saint-Cyr
Brassaï, pour l’amour de Paris

Au soir de sa vie, il confessa que Paris demeurait le fil rouge de son œuvre, une source d’inspiration inépuisable. Ce Paris qu’il découvre d’abord tout enfant, dans les années 1900 l’impressionnera durablement. Comme en témoigne l’incroyable collection de photographies d’époque retrouvée dans ses archives: promenades au bois de Boulogne, l’impériale de l’omnibus Madeleine-Bastille, après-midis passés aux Tuileries ou au jardin du Luxembourg…

En 1924, Brassaï revient dans la capitale française après ses études d’art à Berlin. Un séjour qui s’avérera définitif. Déambulations et soirées nocturnes et leur part de hasard, aux côtés d’Henry Miller, Blaise Cendrars, Man Ray, Picasso entre autres.

À ce Paris vécu se superpose le Paris éternel, Paris qu’il sublime et dont il propose une vision capturant « l’esprit » de chacun de ses quartiers. Foule élégante de la rue de Rivoli, badauds devant les magasins des Grands Boulevards, charbonniers le long de la Seine à Bercy, mais aussi majesté des monuments prestigieux, en particulier Notre-Dame et ses gargouilles qu’il traque de jour comme de nuit.

«Loin de lui l’idée de prendre des images à la sauvette, ce que revendique Cartier-Bresson; il considère la photographie comme une construction mentale effectuée à partir du réel, et ce qu’il ambitionne «c’est de faire quelque chose de naïf et de saisissant avec le banal et le convenu, de débarrasser la vision de cette couche d’habitudes et de préjugés qui l’a encrassée». Pour lui, la photographie demeure avant tout une manière de se perdre «pour coller plus près du réel et atteindre la ressemblance dans une sorte d’absolu, qui est une des aspirations prédominantes de l’âge moderne.»

Ainsi, lorsqu’il pense «posséder» pleinement Paris, il s’essaie à transcender le réel en surréel, selon ses propres termes. Brassaï ne veut rien ajouter au décor; on peut même dire qu’il retranche les détails, le superflu, ce qu’il appelle la graisse des objets, pour se focaliser sur les matières qui forment le corps de son sujet.»
Agnès de Gouvion Saint-Cyr

Agnès de Gouvion Saint-Cyr est critique d’art, ancien inspecteur général pour la photographie et spécialiste de Brassaï. Elle est la commissaire de l’exposition «Brassaï, pour l’amour de Paris» qui se tient actuellement à l’Hôtel de Ville de Paris ( novembre 2013- mars 2014).

Sommaire
— Introduction. Une vie d’artiste
— Le Paris de Marcel Proust (début XXe siècle)
— Les murs de Paris, les graffiti (à partir de 1929)
— Le Paris des Années folles
— Le Paris de Picasso
— Le Paris éternel, celui du flâneur
— Biographie