Denys Riout
Brancusi: un atelier animé
La récente réapparition des films tournés par Brancusi nous incite à reconsidérer notre compréhension de son atelier. Après les avoir enfin vus, nous comprenons mieux que toutes les composantes du cinéma étaient réunies et sciemment organisées par l’artiste dans ses espaces de l’impasse Ronsin: le mouvement, la projection d’éclats lumineux opérée par les bronzes polis, les fenêtres, les verrières ou les ampoules électriques, et plus généralement le jeu mouvant des ombres et des lumières. Les films confirment la métamorphose de son atelier, lieu de conception, de réalisation et d’exposition de ses sculptures, en une œuvre en soi.
Cet ensemble organique, vivant, apparaît aussi comme une véritable salle de cinéma, paradoxale, sans écran ni pellicule. Les photographies diffusées par l’artiste nous le suggéraient déjà , tout comme les récits de ses visiteurs, mais ses films en imposent l’idée: Brancusi a relevé le défi du septième art, le plus populaire, le plus en phase avec son époque, ses technologies, ses besoins, ses aspirations. Il a renoué avec les très archaïques techniques de la taille directe pour réaliser une œuvre de sculpteur à l’ère du cinématographe.
Le dimanche 12 février 2012 à 11h30, Petite salle, Niveau -1.
Accès prioritaire en piazza du Centre Pompidou, par la file de gauche.