L’exposition « Bourdelle et l’antique. Une Passion moderne » au musée Bourdelle revient sur la production artistique du début du XXe siècle et s’intéresse à la façon dont sa modernité s’est nourrie de la redécouverte de la Grèce antique.
Autour des sculptures d’Antoine Bourdelle : des Å“uvres de Pablo Picasso, Amedeo Modigliani, Constantin Brancusi, Paul Cézanne…
L’exposition propose une nouvelle lecture de la sculpture d’Antoine Bourdelle et d’autres Å“uvres réalisées au cours des premières décennies du XXe siècle : peintures de Paul Cézanne, Amedeo Modigliani, Pablo Picasso, sculptures d’Henri Matisse, Constantin Brancusi ou encore Aristide Maillol… Ces Å“uvres ont en commun d’avoir trouvé dans l’archaïsme du passé enfoui de la Grèce un vecteur d’innovation.
Près de cent cinquante œuvres majeures sont réunies au fil d’un parcours qui retrace la résurgence de l’héritage antique dans l’inspiration des artistes les plus novateurs du début du XXe siècle. Les sculptures d’Antoine Bourdelle, filigrane de l’exposition, en constituent la partie la plus importante, étayée par des œuvres d’autres artistes.
Une modernité nourrie de la redécouverte de la Grèce antique
Comme en témoigne le dessin Copie d’antique, détail de l’Amazone blessée tracé vers 1880 par le sculpteur, la formation visuelle et manuelle de la plupart des artistes de l’époque repose sur l’observation d’œuvres antiques, notamment des œuvres célèbres découvertes par les archéologues depuis le XVIe siècle et exposées au musée du Louvre. Antoine Bourdelle, comme nombre des futurs artistes de sa génération, s’entraîne en dessinant d’après des moulages en plâtre de ces œuvres.
Les sculptures Torse de Pallas d’Antoine Bourdelle et La Méditerranée d’Aristide Maillol, tous deux réalisés en 1905, résultent d’une même fascination pour l’art grec antique. Les deux œuvres livrent des sculptures d’une grande sobriété formelle héritée de l’archaïsme, construite sur une formule géométrique dépourvue de narration. La pièce intitulée Héraklès Archer, chef d’œuvre d’Antoine Bourdelle, montre une inspiration qui puise dans une Antiquité toujours plus lointaine.
Un ensemble de sculptures révèle l’émergence, au début des années 1910, d’une tendance primitiviste qui revêt divers aspects. Ainsi celle intitulée Tête de Cléopâtre d’Antoine Bourdelle se réduit à une structure triangulaire très simple et se rapproche de Tête d’homme d’Ossip Zadkine, la Tête de femme d’Amedeo Modigliani puise dans l’archaïsme grec, la sculpture étrusque et les têtes cambodgiennes du VIIe siècle, tandis que la Danaïde de Constantin Brancusi rappelle les Vénus préhistoriques.