Maxime Rossi
Bouquet fleuri, bouquet flétri. C’est au choix
Maxime Rossi appartient à cette fourmillante et glorieuse généalogie d’artistes pour qui l’objet (la chose dans sa banalité, sa trivialité, son mystère et sa charge poétique) constitue le point de départ et d’aboutissement du travail ; avec chez lui, une prédilection affirmée pour le dérisoire et l’incongru comme en témoigne, par exemple, son travail de «peintre abstrait» réalisé en collaboration avec un élevage d’escargots baveurs, ses «unes» de journaux dorées à l’or fin ou ses dés en suspension dans une solution saline.
La Project Room de la Galerie Anne de Villepoix accueille cette fois-ci un nouveau projet de l’artiste sur lequel l’ombre du grand Manzoni semble passer tel un souffle… Il s’agit d’une série de préservatifs (des capotes anglaises, comme on disait auparavant) réalisées en porcelaine de Limoges émaillée.
Ces neufs pièces sont affublées – c’est selon -, de glorieux renflements, de hardies turgescences ou présentent de navrants avachissements. Cela peut évoquer une pâte à pain en train de lever, un melon, une aubergine ou quelque autre cucurbitacée. Floraison et flétrissement : cela va du généreux et du pléthorique au foireux. Bref, cela nous raconte et nous portraiture.