Communiqué de presse
Julie Morel
Bonus Track
Si les Beatles ont utilisé le mot «Love» plus de 613 fois dans leurs chansons, si de Purcell à Scout Niblett, de Tino Rossi à Coco Rosie, le sujet de prédilection de la musique a toujours été l’amour, son pendant négatif — la séparation amoureuse — reste le thème le plus exploré dans la musique pop et électronique. «Bonus Track» réunit des propositions interrogeant la séparation amoureuse en musique à l’ère d’un tournant machinique de la sensibilité: où quand l’apparition du phonographe disqualifie la pratique amateur de la musique populaire, et quand l’apparition de l’ordinateur en engendre une nouvelle.
Les propositions présentées doivent être envisagées comme périphériques: citations, samples et échantillonnages, altérations de diverses écritures. Ainsi, la pièce «Partition» est une relecture plastique et sonore, grâce à la machine informatique, de onze partitions de musique de bal de la fin du XIXe siècle/début XXe, trouvées dans le fond de partitions des Archives départementales de la Dordogne.
La phrase «You’ve Been Chosen as an Extra in a Movie Adaptation of the Sequel to Your Life», sérigraphiée à l’encre phosphorescente et visible uniquement lorsqu’il fait noir, est tirée du morceau «Shaddy Lane» du groupe Pavement. Quant à l’édition Partition, elle regroupe les morceaux créés pour l’installation (des références aux moments les moins glorieux de l’émergence de la musique électronique) et un texte (fluctuant) que l’on suppose extrait d’une histoire d’amour.
Conception/proposition: Julie Morel
Musique: Julie Morel, David Bideau, Marie Heuln
Texte de l’édition: Yannick Liron
Julie Morel
Julie Morel est artiste. Ses dernières réalisations incluent la réalisation d’un dispositif pour les Archives départementales de la Dordogne, une série de performances au Centre d’Art de Neuchâtel «hyper propre 2010», l’installation de «Sweet Dream (Genève-Paris)» au Centre pour l’Image Contemporaine (Genève) et une commande vidéo pour la collection du Kino Kunstmuseum (Berne).
Elle commence actuellement une résidence au Bel Ordinaire (Espace d’art contemporain, Pau-Pyrénées). Travaillant à partir des pratiques numériques, de la vidéo, de la photo et du dessin, Julie Morel s’intéresse particulièrement au caractère sensible des technologies: couplage mémoire informatique/mémoire humaine, manques et accidents créés par le transcodage.
Ses recherches sont parfois orientées autour de la traduction, et souvent dirigées vers le texte qu’elle envisage comme une image temporelle et dont elle se sert pour produire des récits sous forme de dessins, d’installations interactives, vidéos linéaires et générateurs de textes dyslexiques. Ces productions, où le texte acquière une dimension plastique toujours à la limite de la visibilité/lisibilité, nous font nous demander si l’on en est au commencement du mot et de la narration ou à l’effacement final.
Son travail, alimenté par une volonté d’interroger les relations quotidiennes qu’entretient l’Homme avec la technologie, déborde largement du contexte des arts numériques et se développe aussi sous forme de performances, installations et collaborations. Son implication artistique se prolonge par la participation au collectif incident.net depuis 1998 et aux conférences «The Upgrade! Paris», le commissariat de «Géographies variables», programme d’échanges croisés pour artistes
français et québécois.
Les Lumineuses fièvres
Invitées par Julie Morel pour un concert-performance le soir du vernissage. Vendredi 4 mars
À l’occasion du vernissage de l’exposition «Bonus Track», Julie Morel convie les Lumineuses fièvres à jouer autour de leur thème de prédilection: le slow. «Une invitation à la réhabilitation du slow au XXIe siècle. Un concert-performance créé selon une libre interprétation de la musique «slow». Phabrice Petitdemange et Laurie Bellanca proposent l’expérience vivifiante des quarts d’heure américains. Les auditeurs sont alors invités à se retrouver dans l’intimité d’être à deux, sans se connaître ni savoir danser afin de rencontrer à nouveau les peurs qui animaient leurs adolescences.
Munis d’un clavier, d’une boîte à rythmes, d’une guitare et de quelques accessoires, ils revisitent les lois du genre en y associant des textes acides et hors de tout
consensus.»
Vernissage
Vendredi 4 mars 2011. 18h-22h.
Vernissage + concert des Lumineuses fièvres