L’exposition « Bonne nouvelle, c’est ok pour la porte spatio-temporelle ! » à la galerie grenobloise Showcase présente les installations d’Émilien Adage. Des Å“uvres expérimentales où priment l’ouverture à l’inconnu et les créations esthétiques fortuites.
Les installations d’Émilien Adage, des expériences à fort potentiel esthétique
La démarche artistique d’Émilien Adage est placée sous le signe de la randonnée, un sport auquel s’adonne le plasticien depuis plusieurs années et dans lequel il retrouve les principales caractéristiques de sa créativité. En effet, si celle-ci se fixe un cheminement, c’est pour mieux ensuite s’en détourner. La précision du tracé établi est une incitation à la remise en question et à l’accident de parcours.
Ainsi les expérimentations d’Émilien Adage suivent-elles un programme solide, condition initiale pour que survienne l’inattendu. Les installations de la série Amorce sont des prises électriques sans terre disposées dans des coffrets muraux. Tout l’enjeu de l’œuvre réside dans leur branchement potentiel, qui pourrait provoquer un court-circuit, sans que rien ne puisse le confirmer jusqu’à ce que l’on en fasse le test.
Les vidéos intitulées Vidéo #8 et Vidéo #11 sont justement des compilations de tests : elles illustrent une des motivations d’Émilien Adage : des expériences électriques livrées au hasard aboutissent à des résultats incontrôlables mais d’une grande force esthétique. Cette évidence donne naissance aux installations M.E.R. 1 et M.E.R. 2, des systèmes d’éclairage intensif braqués au hasard autour de la ville de Pont-Aven, en quête d’une possible activité nocturne.
L’expérimentation qui est au cÅ“ur de la pratique d’Émilien Adage se développe par étapes successives. L’exposition à la galerie Showcase est l’une d’elles. Les essais électriques du plasticien ont débouché sur de nouvelles recherches : Émilien Adage ayant commencé à collectionner des manuels de bricolage, il releva dans l’un d’eux une forme constituée de quatre parties tubulaires de même format supportant une cinquième partie verticale plus grande.
De la porte spatio-temporelle de Gilles Barbier à celle d’Émilien Adage
Cette forme qui fut à la base d’une précédente exposition est aujourd’hui revisitée par installation pyrotechnique La fête du lac. On y retrouve la forme heptagonale qui est cette fois construite à partir de deux matériaux familiers de d’Émilien Adage : la mousse polyuréthane et le bois. Ce dernier est tiré d’une installation de Gilles Barbier intitulée Porte spatio-temporelle (en panne). En récupérant le matériau de cette Å“uvre, Émilien Adage en offre une nouvelle lecture : il rouvre la porte sur un nouvel espace de recherche.