Groupe Berlin
Bonanza
Horaire : 20h30 (Théâtre)
« Une petite ville, la plus petite du Colorado (USA), cinq maisons habitées nichées dans les Rocky Mountains.
Une couche de neige recouvre les rues en hiver. Un torrent de montagne traverse le village.
Il suffit de regarder assez longtemps pour voir danser les lutins. »
Il y a longtemps, du temps de la folie minière, Bonanza, Colorado, Etats-Unis, fut une ville-champignon de 6 000 habitants, avec 36 saloons, 7 dancings et des prostituées à n’en plus finir pour peupler les jours et les nuits des mineurs solitaires. Aujourd’hui, la ville n’a plus que 7 habitants. À l’opposé de Jérusalem, ville-palimpseste, Bonanza est donc le prototype western de la ville fantôme. C’est aussi une ville où, par la force désertifiée des choses, on n’échappe pas au regard de ses voisins, et où arrive ce qui arrive toujours dans les villages exsangues et perdus : ragots, méchancetés, coups bas et pourquoi pas meurtres.
Fidèles à leurs méthodes interdisciplinaires, les membres du groupe Berlin (Yves Degryse et Caroline Rochlitz, tous deux passés par une école de théâtre, et Bart Baele, vidéaste) travaillent sur des scènes sans acteurs, parce que le principe documentaire qui est au cœur du projet Holocène, est d’aller voir sur place et d’en rapporter images et sons. Pour Bonanza, le dispositif scénique est simple : cinq écrans alignés qui s’allument sous une maquette reconstituant la ville fantôme. Sur chaque écran, un ou plusieurs habitants se racontent.
Est-ce encore du théâtre ? Il faut croire que oui, selon le jury qui sélectionna Bonanza comme l’une des meilleures performances du théâtre néerlandophone de 2007…