L’exposition « Body ergo sum » à la Maison européenne de la photographie, organisée dans le cadre du mois de la photo du grand Paris, invite à plonger dans l’univers du body-building à travers les photographies de Martial Cherrier.
Un autoportrait critique de Martial Cherrier
L’exposition suit le parcours de Martial Cherrier, ancien culturiste devenu artiste, et explore à travers son histoire et son autoportrait les images qui ont façonné son imaginaire et l’ont amené à sculpter son corps jusqu’à ses limites, par la pratique du body-building.
Martial Cherrier poursuit avec cette exposition son travail artistique autour de
l’esthétique du corps et de la construction de soi. Cette nouvelle proposition fait suite à la représentation du corps en gloire, du corps en devenir et du corps vieillissant, mais aussi du corps superbe et adulé et du corps martyrisé. Ici, il est question d’une nouvelle esthétique, résultant d’un regard autant amoureux que critique sur lui-même.
« Body ergo sum » : construction de soi à travers le corps
Les nouvelles œuvres de Martial Cherrier sont des collages qui superposent des photographies de lui-même dans sa jeunesse sur divers documents anciens comme une publicité en noir et blanc pour un appareil permettant de se muscler rapidement, un calendrier de 1931 orné de jeunes gens au corps athlétique, des planches d’anatomie ou des photographies du début du vingtième siècle représentant la perfection plastique dans le style grec.
Le titre de l’exposition, « Body ergo sum » détourne la phrase de René Descartes « Cogito, ergo sum » (Je pense, donc je suis) pour signifier combien chez Martial Cherrier la construction du corps participe de la construction de soi. En restituant son corps tel qu’il fut, l’artiste propose une relecture quasiment historique pour tisser un lien entre passé, présent et futur. Dans la continuité de son exploration de l’esthétique corporelle, c’est aujourd’hui une beauté nouvelle qu’il annonce : celle de la maturité.
Ainsi se construit l’autoportrait de Martial Cherrier, sans cesse renouvelé, pour mieux unir le corps et l’image, selon un art, le body-building, dans lequel l’un et l’autre ne font qu’un.