Communiqué de presse
François Morellet
Blow up 1952-2007, Quand j’étais petit je ne faisais pas grand
François Morellet propose au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris un projet d’exposition inédit, posant la question de l’agrandissement et de la reprise d’œuvres antérieures. A la manière d’un jeu, l’artiste s’est donné comme règle de réunir onze peintures abstraites de petits formats qu’il a réalisées en 1952 et de les présenter cinquante cinq ans après, en 2007, avec leurs répliques agrandies, aux dimensions multipliées par quatre.
Jeune artiste, né en 1926, encore en retrait de la scène artistique française, François Morellet inaugure avec discrétion en 1952 les principes fondateurs de sa peinture. Regardant l’abstraction de Mondrian, l’art concret de Max Bill, ainsi que les tapa océaniens et la peinture sur écorce des aborigènes australiens présentés au Musée de l’Homme, François Morellet affirme les sources multiples des recherches picturales radicales qu’il mène à l’époque. Souhaitant limiter au minimum sa subjectivité et sa sensibilité, l’artiste s’impose la rigueur d’un système simple et impersonnel défini par des lignes régulières, la répétition et la répartition uniforme des motifs géométriques susceptibles de s’étendre sur le mur, hors des limites du tableau (all-over).
L’artiste a toujours conçu ces petits tableaux de format allongé, qu’il qualifie aujourd’hui de «minimalistes», pour entourer et envelopper le spectateur. Mais, souffrant à l’époque «d’un manque de place et d’audace», il s’en tient à des dimensions modestes. Aujourd’hui, il instaure un nouveau système, celui de l’agrandissement de ces tableaux (Blow-up), les reproduisant le plus exactement possible et multipliant toujours par quatre leur format. Les petits tableaux devenus grands prennent aujourd’hui un sens tout à fait différent, s’inscrivant dans la tradition de la peinture monumentale et minimaliste qu’ils avaient pourtant précédée.
Etablissant une filiation directe entre ses travaux originels et ses œuvres récentes, «Quand j’étais petit je ne faisais pas grand», il met en évidence une temporalité contractée de son parcours artistique, sorte de micro rétrospective en boucle. Cet exercice «excitant, dérisoire et périlleux» comme il le définit, est aussi un geste provocateur, «une farce, une comédie» rejoignant l’esprit Dada de Duchamp et de Picabia.
L’artiste a choisi d’inclure dans ce projet 3 doubles trames 0°-30°-60°, de 1975, œuvre faisant partie des collections du Musée d’Art moderne de la Ville de Paris.
> La mise en espace de l’exposition de François Morellet a été confiée à Didier Fiuza-Faustino et le Bureau de Mésarchitectures.
> Un catalogue édité en partenariat avec la Société des Amis du Musée d’Art moderne de la Ville de Paris accompagne l’exposition.