Bertille Bak, Katinka Bock, Perrine Lievens, Perrine Lacroix, Alexandra SÃ , Alexia Turlin
Bleu + blanc + rouge = rose ?
Le centre d’art contemporain de la ville de Chelles, les églises, réunit Bertille Bak, Katinka Bock, Perrine Lievens, Perrine Lacroix, Alexia Turlin et Alexandra Sà , au sein de «Bleu + blanc + rouge = rose ?» du 18 octobre au 29 novembre 2009. Première exposition collective proposée par le centre d’art, ce projet fait preuve d’originalité à plusieurs titres.
L’exposition s’inscrit dans un contexte particulier questionnant le phénomène de la régénération urbaine et de ses effets. Elle se pose à la jonction, en continuité et en amorce, de résidences artistiques développées sur la ville de Chelles au coeur de quartiers en réaménagement. Les six artistes impliquées, déjà intervenues ou invitées à prolonger cette réflexion dans les mois à venir, ont pu s’imprégner de ces questionnements et y trouver des résonances dans leur travail. Ces interventions artistiques entrent en lien avec la notion de territoires qui constitue le fil rouge de la programmation du centre d’art.
L’exposition n’est pas fondée sur un propos curatorial préconçu que les oeuvres viendraient seulement illustrer, mais sur un choix préalable qui privilégie une ouverture aux possibles, le pari d’une émergence. Par la réunion de ces six artistes, il favorise la rencontre entre des démarches présentant un potentiel d’affinités, d’accointances, de questionnements parallèles, qui se matérialisent dans les pièces exposées par des échos, des analogies de forme et de sens, des airs de famille.
Issues de la résidence artistique mise en place cet été (Perrine Lievens, Alexia Turlin, Alexandra Sà ), créées spécifiquement pour le site des églises (Perrine Lacroix) ou produites antérieurement sur d’autres territoires (Bertille Bak, Katinka Bock), sculptures, installations et vidéos dialoguent, se répondent autour d’espaces urbains, de constructions, de logements en reconversion et de leurs habitants concernés.
Glissant entre le projet, la maquette, l’architecture ou le mobilier, les oeuvres évoquent un état transitoire. Des tables s’animent, de l’eau coule, des briques s’empilent, des étagères s’agitent, se rebellent. On déménage, on fantasme, on bricole, on partage, on reste en suspens, on continue… Face à ces situations de changement structurel induisant une certaine précarité, les pièces rassemblées opèrent un travail de mémoire, incitent à la révolte, ouvrent un terrain à la projection, à l’utopie individuelle et collective. Parfois encore, elles détournent des éléments quotidiens dans une posture absurde invitant au regard humoristique et distancié.
Ces oeuvres, étroitement affiliées au contexte de production qui les a générées, conversent donc avec la posture curatoriale. Un jeu s’instaure. Ni bleu, ni blanc, ni rouge. Ni rose non plus. Les équations sont parfois plus complexes que l’on ne veut bien les penser, se plaire à l’imaginer. L’épreuve du laboratoire s’engage. Les logiques de cheminements, d’appropriations, de vies développées, l’approche critique du commissaire, constituent alors une autre forme de palette.
Navette gratuite le 17 octobre entre Paris (Bastille) et Chelles: réservations au 01 64 72 65 70 et leseglises@chelles.fr