Communiqué de presse
Zoulikha Bouabdellah
Bleu, blanc, rouge… and other colors
Sur le bleu se détachent des têtes de mannequins féminins, enveloppées d’un foulard et des bustes nus en soutien-gorge, comme détourné d’une vitrine de souk. Fixés sur fond bleu électrique, seuls ressortent les vêtements, comme portés par des femmes invisibles. La nudité et le voile vont, pour une fois, bien ensemble.
Avec les dessins inspirés de sculptures allégoriques consacrées, l’artiste entre dans un ordre d’idée personnel. Bien qu’émue par l’incarnation masculine de la beauté, elle ose dire stop et «transexuer» le Penseur de Rodin, le Tireur d’épine, le David de Michel-Ange, pour élargir la place de la République au genre féminin. Un genre susceptible de pensée, d’action, d’humilité, de gloire et d’érection.
Le rouge coule comme du sang. Des mots d’amour écrits en arabe sont calligraphiés comme une blessure, des cœurs écorchés par la prononciation hachurée et gutturale.
Les autres couleurs sont comme un arc-en-ciel qui se déclinerait sur les photographies d’un couple, sorte de roman-photo. Un happy-end en quelque sorte dont l’apothéose serait projetée sur des écrans jaune, vert, bleu, animés d’ombres.
Dans la vidéo, She-on-asphalt, Bouabdellah détourne de l’écran de cinéma, du film L’Idole des peuples, le baiser culte de deux icônes arabes Chadia et Abdelhalim, en ne laissant d’eux que des ombres anonymes.
critique
Bleu, blanc, rouge… et other colors