L’exposition « Entre mémoire et effacement » à la galerie du Tableau, à Marseille, présente des peintures de Blandine Herrmann qui explorent le rapport des images au temps.
La peinture de Blandine Herrmann explore le rapport des images au temps
La pratique de Blandine Herrmann passe par le dessin, en tant que prise de note et chronique, dans des carnets de recherche et d’écriture, pour aboutir à la peinture, perçue comme le témoignage d’une pensée qui atteint le statut d’archive. C’est en effet autour de la mémoire que Blandine Herrmannn axe sa recherche, en analysant en particulier le statut des images et le rapport qu’elles entretiennent avec le temps.
La peinture de Blandine Herrmann trouve sa matière première dans les journaux locaux, et leurs articles consacrés aux fêtes de villages, aux résultats du bac ou encore aux concours de maisons fleuries. Autant d’événements minuscules mais propices au rêve et à l’imagination, qui forment une matière fragile, à peine créée et déjà au bord de l’effacement, prête à disparaître.
Les images de Blandine Herrmann, entre mémoire et effacement
A partir de ce matériau fait d’événements éphémères, presque insignifiants, se construisent des tableaux comme autant d’actes d’archivage : ici la forme vague d’un cheval harnaché, plongé dans des teintes bleues, ailleurs la même forme plongée dans des teintes rouges, évocations oniriques de souvenirs devenus flous. Ici un chapiteau de cirque, suggéré par quelques fuseaux colorés, là une toupie tournoyant dans une suggestion impressionniste du mouvement. A travers la peinture, Blandine Herrmannn interroge notre rapport à ce qui disparaît et tente de répondre à la question : à partir de quel moment une image cesse-t-elle d’être d’actualité et s’archive-t-elle ?