Maggie Cardelus
Bird-People
Après à sa participation à l’exposition de groupe «Un monde irréel» à la Galerie Thaddaeus Ropac en 1999, Maggie Cardelus a présenté régulièrement son travail à la galerie ou dans les foires, notamment à Paris-Photo. D’autres expositions personnelles ont déjà eu lieu à Milan, où elle vit, ainsi qu’à Madrid ou New York.
Son œuvre est facilement identifiable: photographies couleurs, entremêlées, soigneusement découpées, parfois pliées créant ainsi de complexes formes tridimensionnelles, épinglées au mur, ou bien suspendues au plafond.
L’artiste découpe ainsi ses propres photographies, souvent de grands formats, soit de façon aléatoire, soit par un rigoureux travail de symétrie. De délicats motifs ou des formes abstraites et répétitives en résultent à l’image d’un patient travail de dentellière. Peut-on parler de photos ou bien s’agit-il de sculptures ? Leurs formes délicates et légères aux réelles qualités ornementales déconcertent le spectateur.
Aujourd’hui l’artiste semble revenir à des formats bi-dimensionels plus proches de la photographie ou du tableau. Le plus souvent la face imprimée de la photo est accrochée face au mur : seul un jeu subtil de projections des couleurs sur le mur blanc subsiste, comme l’ombre colorée du sujet pris sur la pellicule, sa trace. Les formes découpées sont devenues plus expressionnistes, plus abstraites. Jeux d’arabesques et courbes en expansion.
Maggie Cardelus utilise souvent des photos communes à chacun : portrait de famille, amis, entourage. Placer elle-même, sa famille, et ses affaires personnelles au centre de son travail est un point de départ autobiographique qui finit par se désintégrer par ce jeu de découpage. Au-delà –delà de son simple aspect séduisant, c’est ce travail de mémoire photographique qui est questionné dans cette œuvre, à la fois par ce découpage du sujet photographié que par son renversement face au mur. Une manière subtile et fine de nous interroger.
critique
Jours noirs