Bina Baitel est une designer contemporaine comptant parmi les talents émergents les plus prometteurs. En 2017, son projet Série autour du lit (avec Le Lit National) a notamment été porté par le VIA [Valorisation de l’Innovation dans l’Ameublement], au sein de l’incubateur VIA Design. À la tête du Studio Bina Baitel depuis 2006, sa création inclut art, design, architecture, installation et scénographie. Régulièrement récompensée, en 2012 Bina Baitel a notamment remporté le Grand Prix de la Création de la Ville de Paris. Un prix doublé d’une exposition personnelle à Design Miami / Art Basel. En termes de design (mobilier, luminaire), Bina Baitel cultive notamment un motif distinctif : la flaque. Avec des lampes, des assises, des pièces qui se prolongent en longues traines, formant des sortes de flaques, coulures ou étalements. Un motif qui se retrouve par exemple dans la lampe-miroir Grimm (2011, éd. NextLevel Gallery – Bina Baitel).
Lampe-miroir Grimm de Bina Baitel : design incolore et jeux de lumières
Incolore, la lampe-miroir Grimm répond au conte Blanche-Neige des frères Grimm. Dans cette histoire, le miroir est un élément de mobilier révélateur de la vérité : il répond aux questions qui lui sont posées, sans pouvoir mentir. De la même manière, la lampe-miroir Grimm de Bina Baitel s’inscrit dans l’environnement pour mieux le refléter. Surfaces parfaitement chromées et réfléchissantes, Grimm présente un abat-jour en forme de cloche, dont s’écoule un miroir. Flaque réfléchissante aux contours approximativement arrondis, le miroir vient fermer d’un reflet la bordure de l’abat-jour. Créant par là même un jeu de réfraction et décalage, suivant la place de l’observateur. Pour une pièce à la fois onirique, poétique et minimaliste. Entrelacs de spécularité et de spéculations, la lampe-miroir Grimm amplifie la lumière et la reflète en différentes directions.
Réfraction et réflexion : une pièce composite au minimalisme décalé
Incolore, la lampe-miroir Grimm se compose de verre chromé. L’abat-jour n’est pas en métal, mais bien en verre soufflé métallisé. Offrant ainsi un réel prolongement, une cohérence, entre les matériaux de la lampe et ceux du miroir. Plus qu’une juxtaposition : une imbrication jouant sur l’effet de cassure optique (la réfraction). Avec ce glissement potentiel du reflet de l’observateur, de la surface plane, à la surface bombée. Les enfants s’amusent souvent de leur reflet déformé dans des objets arrondis (boule de sapin de noël, par exemple). Jouant malicieusement avec cette dimension, Grimm, entre conte et expérience ludique, présente au moins deux reflets possibles. Totalement incolore, la lampe Grimm adopte ainsi les couleurs de son environnement, amplifiant le contexte tout en lui apportant une touche d’élégante créativité. Pour un objet limitrophe, qui à la fois se fond dans l’environnement existant, tout en lui apportant un supplément d’espace et de poésie.