Anne Bossuroy, Jean-Daniel Bourgeois, Isabelle Copet, Jonathan De Winter, Jenny Donnay, Lucie Ducenne, François Franceschini, Jonas Locht, Xavier Mary, Gérard Meurant, Nicolas Verplaetse
Bijective
La dimension collective de « Bijective » s’attache à l’initiative de Joëlle Tuerlincks, artiste belge invitée à réaliser un projet urbanistique dans la petite ville de Cransac en Aveyron. En août 2007, elle fait rebondir son invitation à certains de ses élèves de l’école d’art de Bruxelles.
Ces jeunes artistes vont alors vivre une expérience hors normes dans le contexte culturel et socio économique particulièrement marqué par la fin de l’exploitation des mines de la vallée de Decazeville dans les années 60. Cette réalité sous toutes ces formes devient l’objet initial d’une multitude de processus créatifs liés à l’architecture, à la muséographie et à l’histoire du milieu.
Leurs recherches se superposent à cette réalité, par le biais d’une série d’évènements, dispersés au sein du village thermal: peintures, performances, sculptures, vidéos s’installent au coeur de la communauté.
Envisagée dans un espace-temps paradoxal, vécue comme un projet de vie à durée limitée, cette résidence a permis l’efflorescence de microclimats esthétiques: comme si, s’était glissé entre artistes et habitants, entre propositions et perceptions, une nouvelle expérience, un repositionnement de l’art contemporain.
Découvert à l’occasion de la présentation publique de leurs travaux pour les fêtes de Cransac, nous avons proposé à ce groupe de jeunes artistes belges, au regard de la vigueur et de la pertinence de leurs engagements, de poursuivre l’aventure dans l’espace du centre d’art contemporain à Cajarc.
Plutôt que de donner une lisibilité nouvelle à l’expérience cransacoise, il s’agit d’abord d’une nouvelle proposition. Les onze artistes qui jouent « Bijective » sont animés d’une volonté de ne jamais se satisfaire et de toujours, inlassablement, donner à voir, offrir à l’autre une nouvelle expérience esthétique. Cette dialectique qu’indique déjà le titre de l’exposition est portée par une dynamique collective forte et généreuse qui parie sur le désir d’art, le risque de le partager et l’énergie d’une nouvelle génération d’artistes dont il est fort probable qu’elle constitue bientôt la relève belge.
Et comme si, dès les prémisses, il était convenu que tout cela échapperait au temps, échapperait à l’art, à ses classifications, échapperait à tout programme, s’échapperait de l’expérience vécue pour inlassablement revenir, revenir encore sous la forme d’un cristal aux multiples facettes dont le processus échappe à tous les protagonistes… Bienvenue à Cajarc.