Communiqué de presse
Olivier Millagou
Big Wednesday
James Cook (1728, Marton, Middlesbrough-1779, Hawaï) est un navigateur britannique qui fit plusieurs expéditions dans le Pacifique. Celle qu’il mena de 1776 à 1779 fut sa dernière. Il commandait le HMS Resolution et explora tout d’abord les îles Kerguelen où il accosta le jour de Noël 1776, puis fit escale en Nouvelle-Zélande. Le capitaine James Cook mit ensuite le cap au nord, mais le 19 janvier 1778 il changa finalement son cap de quelques miles, et ne découvrit jamais les îles Hawaii…
Aujourd’hui encore ces îles restent inconnues, il n’y a donc pas de coucher de soleil magnifique, pas de vahiné dansant le hula, pas de collier de fleurs, il n’y a pas eu de conflit entre les européens et les habitants des îles, mais surtout il n’y a pas eu la découverte du Surf…
Telle est l’histoire qu’Olivier Millagou propose de raconter à travers l’exposition «Big Wednesday», et les oeuvres présentées qui parlent toutes de ce qu’aurait été Hawaii et sa culture si le Capitaine Cook ne l’avait jamais découverte.
Car dans la véritable Histoire, le capitaine James Cook a cinquante ans quand il jette l’ancre de son navire aux Iles Sandwich (Hawaii). Sa troisième expédition au service de la marine royale anglaise a commencé deux ans plus tôt et, sur la route du retour, il mouille dans cette baie de Kealakekua. Il a donc bien découvert ces Iles et a remarqué que les habitants s’adonnent au plaisir des vagues. Ces Polynésiens des Iles Sandwich (Hawaii) ne chevauchent pas la houle seulement en canöé mais aussi sur ces longues planches, taillées selon tout un rituel dans le tronc d’un arbre.
Allongés dessus, ces natifs franchissent la barre d’écume et, avec une adresse inouïe, reviennent sur la rive debout sur l eur embarcation. Ils se livrent, par cette confrontation avec l’océan, à des duels où le meilleur acquiert ainsi un haut rang au sein de la communauté.
Cook découvre ce «He e’nalu» (qu’on peut traduire par: glisser sur la vague et se fondre avec elle) dont la pratique nourrit les légendes traversant, depuis des siècles, l’histoire orale de cette société polynésienne hawaïenne. Ce qui deviendra quelques cent-cinquante ans plus tard le plaisir d’individus parsemés dans le monde, est ici un élément constitutif de la vie et de l’organisation de cette communauté insulaire. Une vie que l’Europe des conquêtes, sous couvert d’exploration, compte bien coloniser.
L’exposition, au travers d’une évocation imaginaire, montre des objets du quotidien trouvés aux abords de plages. Des objets, qui ont été utilisés afin de chevaucher les vagues, essay er de créer le surf. Loin de leurs utilisations d’origine, certains ont remplis leur mission (plus ou moins efficacement) et d’autres non.
Une deuxième série d’oeuvres est composée de cartes postales de tableaux historiques ou d’écrits relatant les aventures de Cook et ses combats avec les habitants d’Hawaii mais où toutes traces d’Européens sont passées au Tipp-ex par l’artiste pour gommer leur présence.
Des colliers en galets naturellement troués sont une variante aux fameux colliers de fleurs utilisés par les Hawaiens dans leurs coutumes traditionnelles. Les fleurs tressées évoquent l’esprit de l’Aloha, symbole d’amour et d’amitié mais aussi de bienvenue, ce qui explique la valeur de ce cadeau que les touristes reçoivent souvent en arrivant à Hawaii.
Enfin, le titre de l’exposition, «Big Wednesday», reprend le titre d’un film sur le Surf réalisé en 1978 par John Milius (qui signa le scénario d’Apocalypse Now). L’image est le logo original de ce film passé en noir et blanc et dépourvu des images comme si toute l’iconographie surf n’avait existé suite a cette uchronie. Un jour viendra qui ne ressemble à aucun autre…
Et rien de ce qui arrivera après ne sera jamais pareil…