La deuxième édition de la Biennale des photographes du monde arabe contemporain réunit à l’Institut du Monde Arabe vingt artistes parmi lesquels certains sont originaires du monde arabe, y vivent et y travaillent, tandis que d’autres, originaires d’autres continents, apportent un regard nourri par une culture différente.
Biennale des photographes du monde arabe contemporain : focus sur la Tunisie à l’IMA
L’exposition s’inscrit dans le cadre de la deuxième Biennale des photographes du monde arabe contemporain organisée par L’Institut du monde arabe et la Maison européenne de la photographie, qui se déroule simultanément dans huit lieux parisiens. Après une première édition à vocation généraliste qui entendait ne laisser de côté aucune région du monde arabe, cette édition choisit de se concentrer sur deux pays du Maghreb : la Tunisie et l’Algérie. Ce parti pris est notamment celui de l’exposition présentée à l’Institut du monde arabe qui s’intéresse à la Tunisie dont les pratiques artistiques contemporaines sont rarement mises en valeur.
Une variété de préoccupations plastiques, conceptuelles et documentaires
L’exposition rassemble les œuvres de plusieurs photographes d’origine tunisienne dans une scénographie qui retrace leurs axes principaux. Surtout, la scénographie met en lumière la variété de leurs préoccupations plastiques, conceptuelles et documentaires. L’œuvre Min Turab de Roger Grasas s’inscrit dans une approche conceptuelle des paysages du monde arabe qui explorent la notion d’étrangeté dans des endroits où le passé se mêle au présent. On découvre aussi la série Arabic Alphabet d’Ahmad El-Abi, photographe passionné par la photographie conceptuelle qui s’inspire du quotidien, ou encore la série Border-Lines 2016 de Jaber Al Azmeh dont le travail dénonce les injustices du monde contemporain telles que celles créées par les conflits, les dictatures et les migrations.
Bruno Hadjih porte un nouveau regard sur le Sahara
Le travail photographique de Bruno Hadjih intitulé Nous n’irons pas nous promener revêt un caractère documentaire et s’intéresse au Sahara, un espace perçu comme immuable dont il montre au contraire l’évolution constante. Loin du cliché occidental favorisé par l’industrie touristique, les photographies de Bruno Hadjih montrent le désert comme le lieu d’une réalité économique, culturelle, écologique où se confrontent de nombreuses problématiques tant humaines que naturelles. Le paysage est aussi au cœur de la pratique de Douraid Souissi, photographe tunisien qui présente Mohamed, Salem, Omrane, Hbib, Hsouna : le paysage y devient le moyen d’aborder les problèmes sociaux, historiques et politiques liés à la situation post- révolutionnaire dans les différentes régions marginalisées de la Tunisie.
Biennale des photographes du monde arabe contemporain
— Institut du monde arabe
— Maison européenne de la photographie
— Cité internationale des arts
— Galerie Binôme