Guillaume Bruère, Gilles Clément, Gilles A. Tiberghien, Pascal Colrat, Loïck Coriou, Edgar Morin, Antoine Emaz, Igor Grubic, Fanny Guérineau, Alfredo Jaar, Christian Jaccard, Nicolas Kozakis, Raoul Vaneigem, Eugène Savitzkaya, Cristina Lucas, Suzanne Lafont, Sigalit Landau, Christian Lapie, Fergus Martin, Anthony Hobbs, Chiara Mulas, Laurent Pernot, Serge Pey, Marie Tijou, Muriel Toulemonde, Felice Varini, Jacques Villeglé, Jean-Pierre Bobillot, René Ghil, Bill Viola, Eric Winarto, Motoi Yamamoto
Biennale de Melle. Etre humain et le savoir ensemble
«Les artistes présents ont développé des œuvres qui exaltent les valeurs profondes et poétiques de l’existence humaine. Celles qui nous épanouissent, nous troublent, nous dilatent, nous étonnent, nous émerveillent, nous tiennent entre ciel et terre, en quête de bonheur.
Ce que si justement le sociologue Edgar Morin évoque dans son ouvrage Pour une politique de Civilisation: «Vouloir changer la vie, ce n’est pas seulement permettre à la vie de résister à l’asphyxie des contraintes, solitudes et servitudes, c’est aussi permettre à la vie d’exprimer ses qualités poétiques en empêchant l’envahissement gris de la prose. Hölderlin disait que l’homme habite poétiquement la Terre. La vie humaine est tissée de prose et de poésie. La vie prosaïque est faite de tâches pratiques, utilitaires, techniques, rationnelles, empiriques.
La poésie — définie anthropologiquement et non plus seulement littérairement — est une façon de vivre dans la participation, l’amour, la jouissance, la ferveur, l’admiration, la communion, l’exaltation, le rire, la fête, l’ivresse, la danse, le chant, la musique, la liesse, et elle culmine en extase. L’état poétique est un état second qui existentiellement est toujours premier.»
Dans chacun des lieux de la Biennale, de l’Hôtel de Ménoc — ancien tribunal d’instance — dans le patrimoine roman, dans les jardins, chez les commerçants et partenaires culturels associés, les œuvres sont un atlas d’expériences et d’émotions chargées de beauté et de spiritualité.
Face au consumérisme planétaire — qui nous fait croire que l’on peut accéder au bonheur par l’acquisition d’objets —, et à la vie sociale devenue une gigantesque machine automatique, «Être humain et le savoir ensemble» nous invite à changer de rythme, à respirer, à partager des points de vue, des états poétiques et le sentiment universel d’exister dans un monde infiniment troublant qui s’étend du brin d’herbe jusqu’aux étoiles. En un mot, à faire corps avec le monde autrement, à nous réenchanter pour Être humain et le savoir ensemble.»
Dominique Truco, directrice artistique
En 2013, la Biennale s’étend à Saint-Martin-lès-Melle avec Suivre le Silence de Christian Lapie au lavoir de Chaillé, un hommage au poète René Ghil par Jacques Villeglé et Jean-Pierre Bobillot, ainsi qu’à Niort, dans le cadre du Festival Teciverdi, et à La Rochelle, où le film de Loïc Coriou sur une inspiration d’Edgar Morin, C’est quoi le bonheur? sera présenté.