Lloyd Newson
Biennale de la danse de Lyon. John
Ça fait mal? C’est tant mieux. Affronter un spectacle de Lloyd Newson c’est se cogner le réel sur un plateau au bord du documentaire.
Matière première? L’entretien. Une méthode documentaire inaugurée au début des années 90 par cet ex-psychologue et travailleur social, avant que le corps et la danse ne viennent s’en mêler pour de bon. L’affaire est fixée en 1986, avec la création de sa compagnie DV8 à Londres. Comme «deviate». Les motifs et les uppercuts s’enchaînent: la vieillesse, le handicap, l’étranger, l’homosexualité, à l’épreuve de nos valeurs occidentales et de son vernis de tolérance.
Et très vite, ce théâtre «verbatim» qui s’impose. La puissance de la danse augmentée de celle des mots et vice versa. Sur le plateau de ces pièces coups de poing les plus récentes To Be Straight With You et Can We Talk About This?: des mouvements «intranquilles», des archives, des vidéos d’actualité, des témoignages et au final une constante: mettre le réel sur le plateau. Et pour la politesse on repassera. (M.F)
«Le travail de DV 8 questionne l’esthétique traditionnelle et les formes de la danse classique et moderne. Nous essayons de déclencher une discussion sur des problématiques plus vastes et plus complexes.» Lloyd Newson
Conception, Mise en scène: Lloyd Newson
Scénographie, Costumes: Anna Fleischle
Lumières: Richard Godin
Conception sonore: Gareth Fry