Maud Le Pladec
Biennale de la danse. Democracy
Avec en scène 4 batteries et 5 danseurs, Maud Le Pladec fait la preuve musclée qu’en confrontant musique et danse, il est aussi question de politique.
Democracy c’est ça: d’abord choisir une musique percutante pour une danse extrêmement physique, pulsionnelle, menée tambour battant.
Maud Le Pladec est une chorégraphe au caractère bien trempé, et n’a donc pas hésité à se confronter à une musique musclée, celle de l’américaine Julia Wolfe et celle de l’italien Francesco Filidei: une composition qui fait autorité, qui fait littéralement la loi.
Ensuite il faut se demander: face à cette incarnation du pouvoir, comment les corps peuvent-ils réagir? Faut-il suivre le rythme? Entrer en insurrection?
Alors oui, chorégraphier le rapport entre la musique et la communauté, ce n’est pas faire exercice de style, encore moins dessiner une métaphore des enjeux politiques. C’est placer le corps —et au-delà la culture— au centre du débat politique pour une danse radicale d’«intérêt public.»
Sur le plateau 5 danseurs et 4 percussionnistes avec cette question: qui mène la danse? Democracy est autant concert que chorégraphie où les neuf interprètes en perpétuel mouvement inversent régulièrement les rôles et créent une énergie à couper le souffle. (L.G)
«C’est très fort, la musique, plus que les corps. Elle fait autorité, elle incarne le pouvoir, elle donne la loi. Comment réagir ? L’énergie est-elle synonyme de liberté?» Maud Le Pladec