Maguy Marin
Biennale de la danse. Création 2014
Le linguiste Émile Benveniste écrit: «Le rythme c’est la forme dans l’instant qu’elle est assumée par ce qui est mouvant, mobile, fluide, c’est la forme improvisée, momentanée, modifiable».
Et c’est là ce qui anime la chorégraphe. Le rythme est une forme en constante transformation. C’est un fondement dans le déroulement de ses pièces les unes après les autres: toujours partir de ce qui a été fait, sans jamais refaire.
Maguy Marin signe ici son 49e opus en à peine quarante ans. Des corps classiques, des corps multiples, des corps aux visages blafards —l’incontournable May B d’après l’oeuvre de Beckett—, une rencontre essentielle —le musicien Denis Mariotte—, des uppercuts fulgurants —Umwelt—, des bifurcations, des objets qui volent, des gueulements, des déprises de vêtements, du théâtre, du musical, des plateaux qui se vident, se re-remplissent.
Cette fois elle travaille avec 6 danseurs la question éminemment politique du rythme. La seule question qui vaille, confirme Maguy Marin, c’est comment produire de la musicalité entre nous. Comment les rythmes individuels singuliers peuvent s’articuler avec le rythme des autres, pour créer quelque chose qui ouvre un partage possible.