La 15e Biennale d’art contemporain de Lyon, intitulée « Là où les eaux se mêlent », marque un nouvel élan pour cet événement qui constitue un des temps forts de l’actualité artistique internationale. En investissant un nouveau lieu, les Usines Fagor, vaste friche industrielle qui lui offre plus de 29 000 m2 au cœur de la ville, qui s’ajoutent aux espaces du mac LYON et à d’autres sites de la métropole lyonnaise et de la région Auvergne-Rhône-Alpes pour les expositions associées, la biennale acquiert une nouvelle dimension.
« Là où les eaux se mêlent », 15e Biennale d’art contemporain de Lyon
Le commissariat de la 15e Biennale d’art contemporain de Lyon a été confié à l’équipe de curateurs du Palais de Tokyo qui a imaginé la manifestation comme un parcours à la fois physique et spirituel auquel le visiteur est invité à participer. Inspirée par les Usines Fagor, l’équipe a conçu un paysage au sein du quel visiteur est amené à se déplacer, observer, découvrir, sentir et interagir, un écosystème où s’entremêlent paysages biologiques, économiques et cosmogoniques.
La biennale témoigne ainsi des relations mouvantes entre les êtres humains, les autres espèces, le règne minéral, les objets technologiques et des histoires qui les rassemblent. Comme le souligne son titre, « Là où les eaux se mêlent », elle rend compte de la perméabilité, du ruissellement et des croisements qui entremêlent les multiples champs de la réalité.
Des œuvres produites in situ par plus d’une cinquantaine d’artistes
La biennale présente les œuvres de plus de cinquante artistes de toutes générations et de toutes nationalités, qui explorent des domaines de savoir allant du microbiome à la biosphère. Chacun d’entre eux a réalisé des œuvres in situ qui se nourrissent de l’histoire et de l’architecture des lieux ainsi que du contexte socio-économique dans lequel elles s’inscrivent. Les œuvres sont réalisées suivant le principe des circuits courts et résultent de nombreuses collaborations entre les artistes et les entreprises et associations locales.
15e Biennale d’art contemporain de Lyon : Bianca Bondi, Felipe Arturo, Gustav Metzger
Les installations de Bianca Bondi et de Pamela Rosenkranz et les sculptures motorisées de Mire Lee font communiquer le vivant et l’inerte, présentant dans une perspective quasi-alchimiste des solutions chimiques et des matériaux synthétiques qui continueront d’évoluer durant toute la Biennale. La peinture de Stéphane Calais investit les hauteurs des Usines Fagor : des trouées dans le paysage forment une réaction aux stigmates du site tandis qu’un grand mobile coloré opte au contraire pour le rassemblement à partir de formes et de teintes issues de son univers pictural.
L’axe industriel et économique est notamment exploré à travers les œuvres de Felipe Arturo qui s’intéresse à la chaîne de production et de consommation de l’industrie du café et de Yu-Cheng Chou qui explore la monétisation du temps et la place de l’humain dans la chaîne de services. La grande installation immersive Supportiv de Gustav Metzger, rare œuvre préexistantes présentée, qui évoque autant un paysage technologique que les vagues d’un raz-de-marée est représentative des œuvres de cette Biennale, impossibles à fixer dans un paysage déterminé.