Neal Beggs, Georgia Nelson, Marc Geneix, Hubert Marécaille
Between the devil and the deep blue sea
L’installation de Neal Beggs se lit comme un rébus et fonctionne par analogies. Il mélange l’imagerie du cartoon, les références à la chanson pop et au western de cinéma. L’accrochage de Marc Geneix fait s’entrecroiser la dimension imprimée des nouvelles et des Unes de journaux, avec la notion de surface picturale, de tableau et d’écran chromatique. Les deux dessins de Georgia Nelson mettent en scène des collages déstructurés, dans lesquels couleurs vives et slogans s’assemblent sous des textures fantasques et composites. Entre onirisme et fait divers, le film de Michelle Naismith, mime les séquences d’une thérapie par le biais d’un entretien d’embauche, devenu prétexte à une chorégraphie expressionniste d’acteurs dans laquelle les rôles restent dans un suspens énigmatique. Les films d’Hubert Marécaille, eux, reflettent un quotidien incongru, découpé en scénettes, et faisant référence au registre surréaliste.
L’exposition procède d’un montage dont les scénarios bifurqueraient ou s’enchâsseraient les uns avec les autres, à partir de formats, matériaux et titres hétérogènes et énigmatiques. En décontextualisant les oeuvres réunies dans un même décor, l’exposition devient le prétexte à une ballade conjuguant mélancolie, absurde et sentiment iconoclaste. Ensemble baroque sur fond d’intérieur bourgeois, la galerie prend la forme d’un cabinet de curiosité où règne une atmosphère étrange et déstabilisante. L’intitulé « Between the devil and the deep blue sea » prend la résonnance d’une parole biblique dérisoire ou d’une sentence vaudou laconique.