L’exposition « Détenues » à la Friche la Belle de Mai, à Marseille, présente la série éponyme de Bettina Rheims, dans le cadre d’un cycle d’expositions, de rencontres, de performances, de projections, de tables rondes et d’écoutes sonores autour de la question de la relation entre la prison et l’art. Alors que la prison est souvent perçue d’une façon univoque qui conduit à une simplification de ses réalités, les démarches artistiques mises en avant dans le cadre de ce cycle intitulé « Prison Miroir » visent à construire avec les personnes détenues et l’institution un espace permettant une autre relation.
« Détenues » : photographies de Bettina Rheims à la Friche la Belle de Mai
La série photographique Détenues, réalisée entre septembre et novembre 2014 par Bettina Rheims et inspirée par Robert Badinter, forme une galerie de portraits de femmes incarcérées au sein de quatre établissements pénitentiaires français. A travers ces clichés s’ouvre une fenêtre de conversation avec l’univers méconnu de la détention. Chaque femme, photographiée en prison dans un studio improvisé, a pu engager à travers l’objectif de Bettina Rheims et les discussions avec elle une démarche de reconstruction de leur identité et de restauration de leur image.
Avec la série Détenues, Bettina Rheims explore la féminité en prison
Le projet de Bettina Rheims, soutenu par l’administration pénitentiaire, propose une confrontation rare entre le monde carcéral et celui de la création artistique. Il ouvre une interrogation complexe sur la construction et la représentation de la féminité dans les lieux d’enfermement et de privation de liberté. De la rencontre de Bettina Rheims et des détenues sont nés des portraits saisissants qui invitent le spectateur à cette même rencontre et le renvoie à son propre regard sur la détention et les détenus, loin de la répartition manichéenne de la bonne et de la mauvaise conscience.