L’exposition « Best(iaire) » à la galerie Porte Avion, à Marseille, réunit les œuvres de douze artistes contemporains qui ont pour sujet commun les animaux. Peintures, dessins, sérigraphies, sculptures et textes tentent de cerner la figure animale et sa place au sein de la société.
Des animaux domestiques de Susanne Strassmann aux animaux sauvages d’Antonio Gagliardi
Une série de tableaux de Susanne Strassmann intitulée Bitterois dresse les portraits, exécutés in situ, de divers animaux de compagnie d’habitants de Béziers. Sur une toile ronde et sur un fond invariablement blanc se détachent la tête ou le corps entier de chiens, de chats, d’un lapin, d’une poule, d’un rongeur ou encore d’une tortue, souvent isolés, parfois en duo. A travers leurs animaux domestiques se dessine le portrait des habitants eux-mêmes.
Chez Antonio Gagliardi, c’est la vie sauvage des campagnes qui est abordée à travers la série Sweet Home. Objets sculpturaux plus que sculptures, des animaux empaillés sont entourés de planches et tiges en bois de balsa qui suit leurs courbes tout en les entravant. Une fouine est ainsi dotée d’une succession de plaques qui lui recouvrent le dos et la tête tandis qu’une tête de cervidé est engoncée dans une carapace de bois semblable à une muselière. Antonio Gagliardi souligne ainsi la relativité de la liberté des animaux dits sauvages dans un monde où leur territoire se réduit et se cantonne à des réserves et des parcs zoologiques.
La vie animale, de la mer à l’environnement urbain
La vie animale se déploie en revanche en toute liberté dans les aquarelles sur papier de Laurent Le Forban. Les ramifications tentaculaires des poulpes sont prétexte à des esquisses où des lignes et rondeurs grises se découpent sur un fond bleu, formant des enchevêtrements à la limite de l’abstraction.
Des peintures et sculptures de Lionel Sabatté évoquent avec subtilité la place qu’ont su trouver les animaux sauvages dans l’environnement urbain. Des oiseaux exotiques, comme celui représenté dans Petit oiseau des îles du 20/01/1989, sont minutieusement peints sur papier à l’aide d’une solution à base de métaux oxydés comme le fer le bronze. D’autres oiseaux sont quant à eux représentés sous la forme de sculptures à partir de poussière collectée dans le métro parisien.
La galerie Porte Avion fait partie du réseau Marseille expos.