Conçu comme la réunion exceptionnelle de deux générations d’artistes qui ont marqué l’année 2001, ce Best of sera réédité en fin de chaque d’année. Il s’agit aussi d’établir des liens entre les galeries, puisque les artistes présentés ne font pas tous partie de la galerie Loevenbruck.
La présentation met en évidence la diversité des matériaux: des miroirs déformants de Ramette, aux lapins blancs de Saethre figés dans une copulation opiniâtre, jusqu’au cochon tatoué grandeur nature de Wim Delwoye, en passant par la grande pièce scotchée de Blanckart, sans oublier l’étendue de moquette orange de Virginie Barré, ni bien sûr Bruno Peinado avec ses peintures et photographies, très visuelles, néons, or, film, bandes sonores et nain de jardin au poing dressé.
L’humour plus ou moins grinçant s’exerce avec voracité à travers les formes, les images, les couleurs, les matériaux. La relation au design est sensible dans le sens où ces pièces sont aussi des objets, mais des objets ironiques, érotiques, déplaçables. Ces œuvres, pour la plupart assez kitsch, procèdent souvent à une critique sociale, et renvoient parfois à des pratiques détournées, à expérimenter. Ainsi les œuvres sans titre, délicatement brodées de Ghada Amer sont des scènes de masturbation féminine, et expriment au fond des questions d’altérité, dans la solitude géographique de l’hétéroclite et dans l’absurdité des tentatives de classement : car ces pièces si proches et si différentes détruisent toute hiérarchie de valeurs, elles montrent les passages possibles dans l’espace du lieu d’exposition, l’autonomie des objets mis ici en situation, racontant ou non une histoire.
Les genres ont éclaté ici dans l’espace cruel des illusions définitivement perdues. Les associations à la fois ludiques et piquantes concentrent l’énergie des regards complémentaires que ces dix artistes portent sur le monde actuel. Le monde de l’art apparaît comme un observatoire des attitudes, les filiations et des postures les plus synthétiques, mais aussi la liberté d’utiliser toutes les références, avec la dérision comme ligne directrice.
Ghada Amer
— (Sans titre). 1993. Couture sur toile. 90 x 90 cm.
— (Sans titre). 1994. Couture sur toile. 140 x 160 cm.
Virginie Barré
— Cosmonaute, 2001. Dessin numérique impression photo. 110 x 80 cm.
— Lili, 2001. Dessin numérique impression photo. 110 x 80 cm.
Virginie Barré et Stéphane Sautour.
— Rouge total, 2001. Dessin animé numérique, 3 minutes.
Olivier Blanckart
— Apollo: Tentative d’Atlas de la Lune, 1997. Papier et scotch.
Wim Delwoye
— Joséphine, 1997. Cochon tatoué, taxidermisé.
Sylvie Fleury
— Egoïste, 1998. Néon blanc. 50 cm de long.
Dirk Königsfeld
— Stralauerstrasse 11, Berlin 2001. Photo sous diasec. 60 x 80 cm.
— Kronprinzenbrucke 11, Berlin 2001. Photo sous Diasec. 60 x 73 cm.
Philippe Mayaux
— Aide-moi, 1996. Acrylique sur plastiline.10 x 21 x 11 cm.
— Accroche-moi, 1994. Acrylique sur plastiline. 36 x 10 x 10 cm.
— Fly on Flowers, 1991. Or, acrylique, néon. 26 x 32 cm.
Bruno Peinado
— Nain de jardin, 2001. Sculpture en résine. 50 x 30 cm.
— Rainbow Warrior, 2001. Dessin numérique impression photo. 80 x 100 cm.
— Old Skull, 2001. Dessin numérique impression photo. 80 x 100 cm.
— Rainbow Warrior, 2001. Casque en céramique. ø30 cm.
Borre Saethre
— Lustlux. A Million Dreams, 1999. Lapins taxidermisés, billes de verre et socle en plexiglas.
Philippe Ramette
— Miroir déformant, 2000. 2 miroirs. 100 x 200 cm.