Bertrand Gadenne

L’œuvre de Bertrand Gadenne parle de nature, de naturel, d’éphémère, de temps, de papillons, de feuillages, de vent ou plus particulièrement d’air, d’illusion ou encore de photographie, de projection, d’image, de la production de l’image, de son dispositif…

Dans Les Souffleurs de bulle, un garçon et une fille soufflent entre leurs doigts pour faire une bulle de savon. Pas de son, sauf peut-être le souffle du projecteur. Mais l’œuvre semble avant tout parler d’écriture.

Dans Le Tronc d’arbre, des graffitis apparaissent, creusés dans le bois par la main de l’homme : griffonnage, initiales, cœurs, etc. Dans L’Écorce, des graffitis apparaissent, creusés dans le bois par des insectes : une écriture ? une écriture d’insectes. Une écriture naturelle. L’écriture ? Comme si un insecte pouvait écrire ! Absurde. Pourtant, sur le mur d’en face, de la bave de l’escargot jaillit le mot «écriture».
Bertrand Gadenne dirige ce petit animal en plaçant et déplaçant un panneau réfléchissant, l’escargot se déplaçant dans le sens inverse de la lumière. Une bave bleue (coloration due au reflet du ciel) et belle qui oublie de nous dégoûter.

Ces travaux, comme le reste de son œuvre, sont emplis de poésie et de légèreté. Pourtant aujourd’hui, une certaine poésie semble entachée de douleur : deux enfants enfermés dans une boucle vidéo, une écorce scarifiée ou bien encore un escargot dirigé par le bout des cornes…

Bertrand Gadenne
— L’Écorce, 2003. 6 photos. Tirages argentiques. 52 x 77 cm chaque.
— Le Tronc d’arbre, 2003. Impression jet d’encre. 50 x 225 cm.
— Écriture, 2003. Ensemble de 8 photos. Tirages argentiques. 390 x 66 cm.
— Les Souffleurs de bulle, 2003. 2 vidéoprojecteurs Epson EMP52 1200 Lumens, 2 lecteurs DVD. 59 x 59 cm.
— L’Arbre, 2003. Tirage argentique. 62 x 42 cm chaque.
— L’Escargot (série Les formes symboliques), 2003. Impression jet d’encre. 58 x 51 cm.