L’exposition « Blink & Blank » à la galerie nantaise RDV présente des œuvres récentes de Bernard Calet qui poursuit à travers des médiums variés son exploration de l’espace.
Oscillation entre réel et virtuel
Le titre de l’exposition offre un jeu de mot autour des termes « blink » (clignement d’œil) et « blank » (vide). La confrontation des deux termes illustre le propos qui sous-tend l’ensemble des œuvres. Des installations (pour lesquelles Bernard Calet est jusqu’à présent connu) mais aussi de nombreuses peintures explorent un constant balancement entre réel et virtuel, existant et inexistant, évocation de l’objet et représentation, autrement dit entre signifié et signifiant.
Dans ces nouvelles œuvres, la peinture est pour Bernard Calet un outil pour opérer des détournements d’images et pour brouiller et modifier la perception d’objets. Les deux couleurs majoritairement utilisées, le bleu et le vert, sont celles employées dans le cinéma et les jeux vidéo pour l’incrustation numérique. Ainsi, ces couleurs originellement représentatives du monde naturel, évoquant le ciel et la végétation, sont-elles aujourd’hui les piliers de créations virtuelles.
Explorer la construction de l’espace
Au fil des tableaux (Blank dans lequel les lettres du mot « blank » inscrites en blanc sur un fond bleu, se chevauchent et se confondent ; Camouflage, toile carrée recouverte de pixels bleus et verts imitant un camouflage), l’emploi du bleu et du vert réoriente notre rapport aux objets. Alors qu’ils évoquent de prime abord des éléments naturels, réels et familiers, c’est finalement leur virtualité qui s’impose.
Les œuvres adoptent différentes échelles : au fil du parcours se succèdent pièces monumentales et de petite taille. Leur présentation conjointe oblige à sans cesse réévaluer les distances. Par ce biais et par la double implication du réel et du virtuel, le travail de Bernard Calet incite à questionner la construction de l’espace et à reconsidérer notre rapport à celui-ci.
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