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Bernar Venet. Peintures 2001-2011

Si l’on garde à l’esprit que la peinture est le premier médium utilisé par Bernar Venet et que les tableaux mathématiques sont à l’origine d’une part importante de sa production sculpturale, on admettra que ce catalogue constitue le pendant majeur et indispensable à celle de ses sculptures qui s’est tenue au Château de Versailles.

Information

  • @2011
  • 2978-2-913959-46-0
  • \18€
  • E96
  • Zoui
  • 4français/anglais
  • }220 L - 280 H

Présentation
Gilles Altieri
Bernar Venet. Peintures 2001-2011

En 2003, l’Hôtel des Arts a consacré une première exposition à Bernar Venet qui y présentait les œuvres et les premières actions artistiques réalisées de 1961 à 1963, soit entre le moment de son départ pour le service militaire et l’année passée à Nice après son retour à la vie civile fin 1962. Que les premières expériences fondatrices de son œuvre à venir — constituant à ce titre un jalon de l’histoire de l’art du XXe siècle — aient pu voir le jour en pleine guerre d’Algérie dans un grenier de la caserne de Tarascon mis à la disposition du jeune conscrit par un de ses supérieurs, ne laisse pas de s’interroger sur les voies mystérieuses et improbables que peut emprunter la création artistique — art happens — et sur notre institution militaire qui ajoute à sa vocation guerrière naturelle celle moins connue d’organisatrice de résidences d’artistes.

Ce qui frappe d’abord l’esprit dans les diverses expériences de jeunesse de Bernar Venet c’est, au delà des formes très différentes qu’elles ont empruntées, l’extrême netteté des objectifs que c’est d’emblée et intuitivement assignés l’artiste et dont il ne variera jamais; ainsi la place privilégiée accordée à la pensée et à la rationalité sur l’expressivité et le sensible, ainsi que la certitude — qu’on aurait pu considérer comme naïve si elle ne s’était pas rapidement révélée exacte, qu’il avait un rôle à jouer dans l’histoire de l’art.

Ce qui est également très impressionnant quand on porte un regard rétrospectif aux réalisations de cette période inaugurale c’est leur perfection formelle et l’absence de toute trace d’hésitation et de maladresse dans l’exécution, un phénomène généralement inévitable dans les œuvres de jeunesse même chez les plus grands artistes. Il est fascinant aussi de suivre le cheminement intellectuel de Bernar Venet au fil des expérimentations qui se sont succédées durant ces trois années, véritable travail de décantation et de purification qui l’amènera en très peu de temps et par filtrages successifs à privilégier la conception sur l’exécution, la neutralité sur l’expression, l’informe sur la forme et la monosémie sur la polysémie.