L’exposition « Bernar Venet. Les années conceptuelles 1966-1976 » au Musée d’art moderne et d’art contemporain de Nice, met en lumière l’entreprise d’abstraction radicale qu’a menée le plasticien.
« Bernar Venet. Les années conceptuelles 1966-1976 » : une période méconnue
Pour la première fois, une exposition se concentre sur cette période méconnue de la carrière de Bernar Venet qui débuta à Nice dans les années 1960 et se développa ensuite pleinement aux Etats-Unis. Lassé par les conventions qui selon lui entravaient alors l’art français, le plasticien entreprit alors une radicalisation inédite de la création artistique qui reposait sur la volonté d’amener l’œuvre d’art à un niveau d’abstraction maximal en la rendant absolument non-référentielle ou purement auto-référentielle, comme le sont les objets mathématiques.
C’est dans cette perspective que, inspiré par Marcel Duchamp et par le formalisme américain, Bernar Venet s’imposa à partir de 1970 comme l’un des chefs de file de l’art conceptuel. Ses Å“uvres de cette période sont nourries par une réflexion sur la nature de l’art et sur ses rapports avec la science. Elles introduisent l’abstraction pure, l’objectivité et la rationalité des mathématiques dans le champ de l’art, tout en associant le hasard, l’incertitude et le désordre aux faits mathématiques.
Bernar Venet, entre abstraction radicale et approche pluridisciplinaire
L’exposition reflète l’approche pluridisciplinaire qui marque cette période de la carrière de Bernar Venet : aux Å“uvres sur toile et sur papier comme Parabole de la fonction y = 2x2 + 3 x – 2, Calcul de la diagonale du rectangle et Image de la molécule de phénol, se mêlent des conférences, des textes, des performances comme Relativity’s Track et même un ballet intitulé Graduation Ballet. Au fil du parcours, en regard d’une centaine d’œuvres, de nombreuses archives éclairent le processus créatif de l’artiste.