L’exposition « Thèbes » au CAPC musée d’art contemporain de Bordeaux rassemble de nouvelles œuvres de Benoît Maire, des peintures, sculptures, objets du quotidien, pièces de mobilier et films, à travers lesquels il poursuit sa recherche artistique et philosophique sur le concept de différend.
« Thèbes » montre une société contemporaine en perpétuel questionnement
Le titre de l’exposition, « Thèbes », fait référence à la ville qui, dans la mythologie grecque, était gardée par une Sphinx qui terrorisait ses habitants par la question qu’elle leur posait. Ainsi s’affirme une analogie entre la ville et l’exposition, cette dernière étant elle aussi conçue comme prise au piège d’une énigme à laquelle elle ne sait pas répondre. A travers l’exposition « Thèbes », Benoît Maire s’intéresse en effet aux dangers qui pèsent sur la société contemporaine et à l’angoisse et au questionnement sans réponse sur elle-même qu’ils entraînent.
L’exposition assemble trois nouvelles séries intitulées Peintures de nuages, Journaux de guerre et Châteaux regroupant des peintures, des sculptures, des films, du mobilier et des objets du quotidien. En tout, ce sont presque quatre-vingt œuvres qui forment une nouvelle étape dans la pratique entre art et philosophie de Benoît Maire et poursuivent d’une nouvelle manière ses réflexions sur le concept de différend.
Benoît Maire, une pratique au croisement de l’art et de la philosophie
La série picturale Peintures de nuage, entamée en 2012 par Benoît Maire trace un lien entre la nature de la peinture et celle des nuages, toutes deux mouvantes, intangibles et donc propices aux projections de l’imaginaire. Cette série illustre la nature de la pratique artistique de Benoît Maire chez qui elle constitue une matérialisation plastique de ses théories esthétiques.
La série Journaux de guerre rassemble des unes de quotidiens francophones publiés pendant la Seconde Guerre mondiale que Benoît Maire a encadrées et sur lesquelles il a entouré un mot. A travers cette intervention minime, l’artiste étudie le vocabulaire d’un conflit en train de se dérouler sous le prisme d’un regard contemporain : en comparant l’usage des mots selon les époques, il souligne les points communs et les différences entre le récit de la Seconde Guerre mondiale et celui de l’« état de guerre » actuellement décrit par des dirigeants politiques de pays ayant subi des attentats terroristes.