Chorégraphe français de naissance et américain d’élection, Benjamin Millepied va faire escale à Paris pour présenter un nouvel opus de son Los Angeles Dance Project. Titre métonymique, le Los Angeles Dance Project (alias L.A. Dance Project, ou LADP) est surtout le nom de sa compagnie, fondée en 2012. Au menu de cette nouvelle apparition au Théâtre des Champs Élysées, trois moments chorégraphiques. Une première française, une reprise et une première mondiale. À savoir, respectivement, Homeward (2018), Orpheus Highway (2017) et Bach Studies (Part 2) (2019). Toutes créées par Benjamin Millepied, les trois pièces dérouleront ainsi un voyage chorégraphico-musical au sein du Théâtre des Champs Élysées. De cordes en cordes, le Los Angeles Dance Project tissera alors une soirée inédite, où la grâce se taillera la part du lion. Entre fuite en arrière et retour en avant.
Benjamin Millepied et le Los Angeles Dance Project : première française de Homeward
Avec Homeward [retour à la maison] (2018), Benjamin Millepied livre une chorégraphie imprégnée de la pièce sonore Aheym [vers chez soi, en hébreu / homeward, en anglais]. Composée par Bryce Dessner et interprétée par le Kronos Quartet, Aheym (2013) forme une trame en tension, sur laquelle se déploie un ballet contemporain acéré. Coécrite avec James Bukhouse, la pièce Homeward s’appuie sur le rythme en quatre temps – 4/4 – de la composition sonore. Dans un élan haletant, toujours porté vers l’avant, vers chez soi, Homeward déploie ainsi sa trajectoire horizontale. Emporté par le désir de rejoindre un lieu qui, peut-être, demeurera toujours un horizon. Horizon latéral ou vertical : la danse se fait galop vers une finalité sans fin. Une chevauchée à laquelle vient répondre Orpheus Highway (2017). Sur un autre quartet à cordes, à savoir Triple Quartet (2001) de Steve Reich.
Reprise d’Orpheus Highway, et première mondiale de Bach Studies (Part 2)
Conjuguant danse et vidéo, Orpheus Highway plonge dans l’amour tragique d’Orphée et Eurydice. Ballet pour neuf danseurs, sur scène les interprètes se heurtent à leur image cinématographique. Fin tragique qu’il faudrait repousser, pour qu’enfin cesse Orphée de se retourner, la projection trouble la chronologie. Qui devance qui ? Le film ou le live ? Est-ce le destin, gravé dans la lumière, qui dicte leurs gestes aux danseurs ? Toujours sur le fil, celui des cordes de Johann Sebastian Bach cette fois, la troisième partie aidera à retrouver un chemin hors des enfers. Présentée en première mondiale au Théâtre des Champs Élysées, Bach Studies (Part 2) prolongera ainsi Bach Studies (Part 1) (2018). Une pièce enroulée autour de la Partita pour violon seul nº2 – et sa sublime Chaconne. Avec des costumes d’Alessandro Sartori, pour un ballet explorant l’architecture de cette musique baroque, à laquelle Benjamin Millepied juxtaposera celle de David Lang.