Robyn Orlin
Beauty Remained For Just A Moment Then Returned Gently To Her Strating Position
Robyn Orlin, surnommée «l’irritation permanente», pose souvent son regard là où le bât blesse: elle a évoqué le fléau du Sida ou a rendu hommage à Sarah Baartman, Vénus noire exposée comme un phénomène de foire aux Européens du XIXe siècle. Intégrés à l’univers de Robyn Orlin, ces thèmes polémiques deviennent les héros d’une danse vérité, menée à cent à l’heure par les danseurs aux costumes délirants et un travail vidéo caractéristique: de bric et de broc mais qui fait mouche. Cette fois, la chorégraphe sud-africaine s’entoure des superbes danseurs de Moving Into Dance Mophatong, pour un hymne à la beauté africaine. Plus précisément, cette beauté non pas exotique mais créative s’appuie sur des us et coutumes des tribus Surma et Mursi: au quotidien, les femmes se parent de peintures corporelles et d’ornements boisés, végétaux et animaux d’une folle excentricité. Cette nouvelle pièce dédiée à l’inventivité de ces peuples aura forcément un point de vue engagé: l’étude des films de Leni Riefenstahl, assimilée au régime nazi, a inspiré la réflexion de la chorégraphe. Car s’il n’y a pas de beauté universelle, l’universalité de la beauté existe bel et bien.
Distribution:
Chorégraphie: Robyn Orlin
Moving Into Dance Mophatong,
direction Sylvia Glasser
Danseurs: Muzi Shili, Fana Tshabalala, Sunnyboy Motau, Thandi Tshabalala, Teboho Letele, Julia Burnham, Oscar Buthelezi, Otto Nhlapo
Assistant de la chorégraphe: Nhlanhla Mahlangu
Musique: Yogin Rajoo Sullaphen
Vidéo: Philippe Lainé
Création costumes: Marianne Fassler
Création lumières: Robyn Orlin avec l’aide de Denis Hutchinson
Directeur de tournées: Denis Hutchinson
Régisseur général: Thabo Pule
Production: City Theater and Dance Group et MIDM, Moving Into Dance Mophatong
Co-production: City Theater & Dance Group, Biennale de la danse de Lyon, MAC, Maison des arts de Créteil, Tilder, Maison de la musique de Nanterre
Administration, diffusion: Damien Valette
www.jgdv.net
Coordination: Marion Gatier
Robyn Orlin est née en 1955 à Johannesburg en Afrique du Sud, est une danseuse et chorégraphe sud-africaine de danse contemporaine.
Elle est née d’un père lituanien et d’une mère danseuse polonaise émigrés en Afrique du sud avant la Seconde Guerre mondiale. Après une formation de danse classique, elle part, à la fin des années 1970, étudier la danse contemporaine à Londres, et fait des études d’art visuel à Chicago entre 1990 et 1995. Elle débute sa carrière de chorégraphe en 1980. Ses thèmes de prédilection ont directement à voir avec les drames qui ont parcouru et continuent de traverser son pays (apartheid, sida) en utilisant une forme de danse très théâtrale et en se servant de la vidéo. Les spectateurs sont parfois amenés à participer de manière interactive au spectacle. Elle revisite également de manière humoristique les grands classiques de l’art occidental. Longtemps perçue comme l’enfant terrible de la danse sud-africaine avant sa reconnaissance en Europe au début des années 2000, elle reste convaincue que «l’art ne sert à rien, s’il n’est pas en prise avec le réel».
Pionnière, Moving into Dance Mophatong a été fondée en 1978 par Sylvia
«Magogo» Glasser. Compagnie de danse et centre de formation, elle a été établie sur
des principes non-raciaux, aux plus fortes années de l’apartheid. La danse a ainsi été mise en oeuvre comme forme de résistance à la ségrégation raciale, le travail des danseurs s’établissant sur un principe d’intégration -intégration des individus autant que des cultures africaines et occidentales. Le style «Afrofusion» si caractéristique à la compagnie est né à cette époque: la réunion de rites, musiques, danses africains et de formes occidentales de danse contemporaine. Cette signature artistique atteste d’un respect des croyances et valeurs africaines. Approche dynamique du mouvement, elle s’est établie comme une force motrice dans le paysage esthétique de la danse sud-africaine.