Beaucoup de choses à faire

Dector & Dupuy
Beaucoup de choses à faire

«Regarder, repérer, collecter. Avec le temps et la multiplication de ces expériences, la ville pour nous s’est comme doublée d’un texte flottant, d’un commentaire qui tantôt éclaire, tantôt contredit la raison d’être des formes de l’environnement.» Dector & Dupuy

Entre autoroute et chemins de traverse, les artistes dector & dupuy nous ont embarqué dans une sorte de road-movie en zig-zag entre Nantes et Saint-Nazaire au mois de juillet dernier. Oubliée la course pour arriver à l’heure au travail! À bord de la voiture, les artistes ont ralenti l’allure et observé le paysage par le détail. À partir de repérages sur site, le tandem nous a entraîné dans des enquêtes à démêler, des objets à réparer, des coquilles à corriger, des affiches à restaurer, bref «beaucoup de choses à faire»!

Nous avons souhaité proposer ce contexte contemporain et immatériel comme terrain de recherche aux artistes, chacun interprétant cette situation en offrant une forme de visibilité singulière qui nous éloigne du consensus et nous fait entrevoir un espace public polyphonique. L’exposition témoignera de ce périple routier à travers différentes formes: une édition à tirage limité à l’adresse des visiteurs, des films courts des interventions réalisées, une documentation et une rencontre «à leur façon» le soir du vernissage.

Les artistes Michel Dector et Michel Dupuy développent une Å“uvre en commun depuis les années 1980 qui procède d’un travail préalable de collecte de traces dans l’espace public. Ces indices sont le point de départ d’enquêtes qui leur permettent d’élaborer des hypothèses et de les présenter au public sous forme de visites guidées sur sites, de conférences performées et d’expositions. Les frottements qui s’opèrent entre réalités et récits transportent ces menus indices du quotidien dans des écarts d’interprétation entre poétique et politique.

L’Å“uvre mise en place par dector & dupuy depuis trente ans est rejointe par un intérêt croissant pour les formes de la ballade, dérive ou marche, croisant la forme de la performance avec les interventions dans l’espace public. C’est une des raisons pour laquelle leur travail est considéré aujourd’hui comme une référence par toute une génération de jeunes commissaires d’exposition.