Bruce Baillie, Stan Brakhage, Wallace Berman, Charles Brittin, William S. Burroughs, Neal Cassady, Harold Chapman, John Cohen, Bruce Conner, Marcel Duchamp, Bob Dylan, John Giorno, Allen Ginsberg, Robert Frank, Larry Jordan, Jack Kerouac, Franck Leibovici, Albert Leslie, Christopher MacLaine, Henri Michaux
Beat Generation
Le Centre Pompidou consacre une exposition d’envergure au mouvement de la Beat Generation. Cette rétrospective inédite replace dans un contexte géographique et artistique élargi, ce mouvement né à la fin des années 1940 et dont l’influence s’étendit jusqu’à la fin des années 1960.
Le parcours est divisé géographiquement, en trois grandes sections (New York, Californie, Paris) et deux espaces de taille plus modeste consacrés au Mexique et à Tanger. L’exposition reflète par ailleurs la volonté de décloisonnement des pratiques artistiques et de collaboration qui caractérisait le mouvement: elle révèle les connexions qui se sont rapidement développées entre l’aspect initialement littéraire de la Beat Generation et d’autres média artistiques comme les arts plastiques.
Dans la première partie du parcours, dédié à l’incarnation new yorkaise du mouvement, on découvre les étapes qui ont amené les écrivains beat à s’approprier les techniques de reproductibilité et les supports de leur époque (machines à écrire, enregistreurs, magnétophones à bande, phonographes, les premières imprimantes, appareils photo, caméras…) pour inventer un nouveau mode d’expression poétique et artistique fondé sur le bricolage et l’expérimentation. Cette section s’intéresse aussi aux relations entre musique et littérature. Les textes beat s’inscrivaient dans la vie sociale de la ville où lectures publiques et concerts de jazz se mêlaient. Le film Pull My Daisy de Robert Frank et Albert Leslie, avec la musique de David Amram et basé sur le poème collectif de Jack Kerouac, Allen Ginsberg et Neal Cassady, témoignent de ces connexions, comme les nombreuses revues d’époque exposées, dans lesquelles circulaient les textes beat.
La section consacrée à la Californie se concentre sur la période de 1952 à 1965, durant laquelle a émergé une pratique de la récupération, de l’assemblage et d’une utilisation des moyens techniques relevant du bricolage. Les œuvres présentées montrent aussi le caractère systématique des collaborations entre es artistes, poètes et musiciens novateurs qui se plaçaient à contre-courant de l’esthétique dominante. Des photographies, documents historiques, publications, manuscrits et enregistrements sonores dessinent le contexte historique, politique et culturel de l’époque. Sont également présentés des films expérimentaux
de Christopher MacLaine, Stan Brakhage ou Larry Jordan, des photographies, des collages, des œuvres d’art postal de Wallace Berman, Jay DeFeo et Bruce Conner, des livres d’artistes et des écrits publiés dans la mouvance de la librairie City Lights, catalyseur du mouvement et enfin des photographies de Charles Brittin qui restituent la vie d’une petite communauté beat installée en Californie du Sud, à Venice Beach, entre 1955 et 1965.
On découvre dans la dernière partie de l’exposition les traces du séjour parisien de plusieurs artistes et écrivains beat et de leur rencontre avec les poètes et artistes d’avant-garde francais tels qu’Henri Michaux, Marcel Duchamp et Man Ray. Une série de photographies d’Harold Chapman témoigne de la présence au Beat Hotel d’Allen Ginsberg, William Burroughs et Gregory Corso. C’est là que Brion Gysin, Antony Balch et William Burroughs développèrent la technique du «cut-up» et que le dernier rédigea Naked Lunch.
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