Claude Lévêque
Basse tension
Trois salles, trois atmosphères différentes, cependant toutes baignées d’une lumière sourde, quasi inexistante. Le soleil s’est éteint, et la lune artificielle du groupe électrogène a pris le relais en diffusant ses pâles rayons. Une sorte d’anti-lumière, comme il existerait une anti-matière dans d’autres dimensions d’espace-temps. C’est là un monde de contrastes, où la plus grande pureté a commerce avec la souillure et les poussières toxiques.
Un monde quasi noir et blanc, que l’espoir autrefois brûlant des cierges romains ne parvient plus à réchauffer. Un monde clos, où les portes se ferment et les fenêtres ouvrent sur des paysages dévastés. Nous y cheminons parmi les ruines et les bris de verre, tandis qu’une pluie noire tombe dans un crissement lancinant. Ce monde est peuplé d’invisibles fantômes. Ici, quelqu’un a connu des nuits agitées. Plus loin, la chute de la danseuse étoile provoque les rires moqueurs de bovidés qui se croient libres. Tout respire l’entropie, la déréliction et le délitement.
«Basse Tension» est le monde qui se situe tout au bout du chemin. Un monde où il subsiste juste assez d’électricité pour nous maintenir en vie.
Mais pour combien de temps encore?
Vernissage
Vendredi 14 octobre 2011