Alors que la rétrospective Jean-Michel Basquiat au Musée d’art moderne de la ville de Paris bat son plein, avec environ une heure de queue à prévoir, la nouvelle d’une œuvre vandalisée a fait grand bruit. Les médias, des élus UMP et le syndicat Supap-FSU ont aussitôt accusé la négligence de la Mairie de Paris concernant la sécurité de ses musées. Le souvenir du vol de cinq tableaux de maître (Picasso, Braque, Modigliani et Léger) en mai dernier a suffi à étayer leurs propos d’un autre exemple.
Mais la rumeur s’avère infondée. Si la toile Cadillac Moon 1981 présente bien des traits de feutres dans son coin inférieur gauche, qui ne sont pas de la main de l’artiste, elle a été dégradée avant d’arriver à Paris. Des preuves l’attestent: les marques sont visibles sur des photographies prises lors de sa précédente exposition à la Fondation Beyeler de Bâle, ce qui met le musée à l’abri de toute accusation de laxisme. Les ratures n’ont pas été repérées lors du constat d’état effectué au moment de la réception de la toile. Compte tenu de la touche endiablée du peintre, cet oubli peut se comprendre.
Renversant la situation, le maire de Paris a tenu à «rendre hommage au sérieux de la conservation du musée». Le contrôle régulier d’une restauratrice spécialisée a permis la détection de cette détérioration. Le directeur du musée, Fabrice Hergott, a rappelé qu’en raison de l’affluence, un renfort particulier de gardiens a été mis en place.
La rétrospective de Jean-Michel Basquiat au Musée d’art moderne de la Ville de Paris dure jusqu’au 30 janvier 2011.
Lire sur paris-art.com:
— La critique de l’exposition
— A propos de Jean-Michel Basquiat