L’exposition « Il n’y aura pas d’étoiles filantes » au Jeu de Paume présente une nouvelle œuvre de Basim Magdy. Un film qui s’inscrit dans la programmation Satellite 9 intitulée « Notre océan, votre horizon », une série de quatre expositions personnelles qui s’intéresse à l’identité aquatique, définie par des contours plus souples, plus libres et ouverts que l’identité terrestre.
Un film qui explore l’énigme du monde sous-marin
Le film No Shooting Stars (Il n’y aura pas d’étoiles filantes) est constitué d’un enchaînement d’images se mêlant les unes aux autres en une succession fluide. Les visions sont celles de scènes mystérieuses et oniriques avec lesquelles la narration qui les accompagne est en opposition. Cette narration est celle d’une entité dont la nature est liée à l’océan et qui a pour but de lever les secrets découvrir ce qui se cache dans les profondeurs secrètes du monde sous-marin. Sa voix, qui pourrait être celle d’une sirène, d’un monstre marin, d’un animal aquatique, nous enveloppe et nous guide mais sa forme ne se révèle jamais précisément. Son récit, adoptant un style poétique ouvert à l’imagination, plein de sinuosités, ne répond pas au besoin d’éclaircissement et de compréhension que suscitent les images. Au contraire, il renforce la sensation d’énigme qu’elles font naître.
Il n’y aura pas d’étoiles filantes : nous ne percerons pas les secrets océaniques
Le titre de l’œuvre fait référence à des phrases extraites de cette narration : « Dans ces abîmes il n’y a pas d’étoiles filantes / Dans ces abîmes gît une existence / Où vos désirs ne seront pas exaucés. » Des paroles qui place l’homme face à l’espace aquatique dans la position d’un ignorant qui ne peut en percer les mystères. L’attitude de Basim Magdy se veut pleine de modestie et de respect face aux secrets océaniques. Le film contient la reconnaissance des limites de nos connaissances et la résignation face à celles-ci. Prenant la forme d’une méditation sur les mystères de l’océan, il renonce à les lever.
Le film porteur d’une grande déférence à l’égard de l’inconnu se situe finalement dans le prolongement logique des œuvres précédentes de Basim Magdy. Ses films The Dent, The Everyday Ritual of Solitude Hatching et Monkeys par exemple avaient tous pour sujet la désillusion qui suit des attentes non réalisées. Ces essais visuels surréalistes mettaient en image les frictions entre utopies et déceptions, grands idéaux et trivialité quotidienne.