Georg Baselitz
Baselitz sculpteur
Cette exposition propose une lecture rétrospective d’un des aspects de l’oeuvre de l’artiste allemand, d’abord peintre et graveur, et présente la quasi-totalité d’une production peu montrée en France qui s’étend sur plus de trente ans. Désormais autonome par rapport à la peinture, la sculpture de Baselitz a gagné en monumentalité.
Une quarantaine de sculptures en bois peint exécutées entre 1979 et 2010 montreront le cheminement d’un artiste qui a contribué au renouvellement du langage de la sculpture d’aujourd’hui. En contrepoint des sculptures, plusieurs oeuvres sur papier de Baselitz éclaireront l’extrême cohérence d’une oeuvre, quel que soit le médium, dans son traitement de la figure et des sources, dans le défi aux règles habituelles de la perception. Ce grand ensemble de dessins mettra en évidence leur lien avec les sculptures, qu’il s’agisse d’esquisses ou d’évocation de formes en trois dimensions (corps et têtes).
En raison de l’échelle de ces sculptures, Baselitz travaille le bois à la tronçonneuse et à la hache. Le caractère direct de cette technique lui permet d’exprimer un autre radicalisme par rapport à ses toiles. Alors que dans sa peinture, le renversement de la figure lui a donné «la liberté d’affronter réellement les problèmes picturaux», Georg Baselitz estime que la sculpture est le «chemin le plus court» pour traiter de questions fondamentales. Artiste érudit et grand collectionneur, il puise ses thèmes dans différents primitivismes (art tribal, populaire) qu’il enrichit de nombreuses références à la tradition occidentale (maniérisme italien, Edvard Munch, Picabia).
Le parcours chronologique s’organise autour de certaines oeuvres clés. Les sculptures se répartissent en différentes séquences: les années 1980 sont représentées par un ensemble de têtes et de figures debout. Puis sont regroupés des travaux liés aux souvenirs de l’après-guerre, comme une sélection représentative d’oeuvres issues de la série des Dresdner Frauen, commencée en 1989. Plusieurs torses et sculptures anthropomorphes, ainsi que des pièces de bois recouvertes de tissu témoignent des recherches des années 1990. Appartenant à la fin de cette décennie, des figures féminines surdimensionnées et inspirées de motifs populaires précédent la présentation des dernières sculptures, les autoportraits monumentaux.
critique
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