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Barry, la tournée en Chine

14 Juin - 24 Juil 2008
Vernissage le 14 Juin 2008

Entre dérision et revendication politique, Christophe Duchatelet joue avec les codes du star system et des « architectures médiatiques », thème obsessionnel chez lui, pour construire une oeuvre décalée et drôle. 

Communiqué de presse
Christophe Duchatelet
Barry, la tournée en Chine

Pour sa première exposition personnelle à la galerie Dominique Fiat, Christophe Duchatelet présente des pièces empruntées à la collection privée de Barry, pop star échappée du punk et de la musique industrielle de la fin des années 1970. L’exposition est construite comme un relevé d’indices sur le destin d’un homme devenu icône: biographie visuelle, filtrée par les fantasmes du star system et des « architectures médiatiques », thème obsessionnel chez l’artiste. Le désenchantement produit par la société du spectacle impose paradoxalement une nouvelle forme d’héroïsme.

Projeté en grand format, « Le Cortège » suit une communauté de rieurs qui déambule dans les rues de Paris. Sorte de dérive situationniste filmée en Super 8, il signe l’esprit et le décor de l’exposition. Ce document aurait été découvert dans les archives d’un fan érotomane – à moins qu’il ne provienne des studios du chanteur, en préparation d’un clip sur les snippers. Quoi qu’il en soit, la séquence s’inspire du cycle Ciné-Trans de Jean Rouch où la mythique Winchester de Sergio Leone se serait substituée à la caméra. Elle rend aussi hommage à Fortino Sàmano, révolutionnaire zapatiste fusillé le sourire aux lèvres dont Barry partage la désinvolture et l’héroïsme goguenard.

Des pochettes de trente-trois tours mettent en images cette posture quasiment christique de la star: les albums s’intitulent « Le grand ver », « Plastic » et « I love your shoes ». De la potence au ready-made, Jésus et Duchamp semblent se rejoindre dans la comédie, l’un comme va-nu-pieds, l’autre comme libérateur du geste artistique.

La tournée en Chine actuellement en préparation cristallise l’iconographie récente de Barry. « L’affiche officielle », collage kitsch au slogan injurieux comme peut l’être le punk, revendique un discours aussi furieux que dérisoire contre la censure et l’impuissance politique. Les produits dérivés présentés sous forme de prototypes ont été créés par la Fabrique de Tuning Domestique, bureau d’études techniques de la société Barry’s Record domicilié dans les îles Caïmans – à l’exemple du triptyque « Mange-disque vinyle », composé d’un objet proche du grille-pain et de ses plans de conception industrielle en noir et blanc. Disponible également, la série vidéo « Physical test »: séances d’entraînement préparées pour la star par la crème des coachs californiens.

Vernissage le samedi 14 juin 2008 de 18h à 21h.

critique

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